Ma petite France : Chronique d'une ville ordinaire sous l'Occupation by Péan Pierre

Ma petite France : Chronique d'une ville ordinaire sous l'Occupation by Péan Pierre

Auteur:Péan, Pierre [Péan, Pierre]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Albin Michel (Éditions)
Publié: 2017-03-28T22:00:00+00:00


36.

L’horreur à Précigné ?

La découverte de la rencontre improbable entre Freddy Menahem et Mgr Grente m’a poussé à chercher si le préventorium de Précigné avait caché des enfants juifs. Sur Internet, j’ai trouvé un article d’André Ligné publié en 2013 dans le numéro 76 de Maine-Découvertes et intitulé « Le préventorium de Précigné. 40 ans de soins ». Cet article citait un passage du tome 2 des Annales des marianites de la période 1940-1991, affirmant qu’en juillet 1943 des enfants juifs cachés au Prévent avaient été emmenés vers une destination inconnue. Je me suis rendu au Mans au siège des marianites pour lire leurs annales et chercher dans leurs archives s’il y existait des éléments concrets ayant permis de relater une telle monstruosité. J’ai d’abord recopié l’intégralité de cette relation : « Durant toute la guerre, de nombreux enfants et jeunes filles juifs de la région parisienne furent envoyés à Précigné, par des assistantes sociales françaises, afin de les soustraire à la cruauté nazie. Mélangés de façon tout à fait anonyme aux 250 autres malades, on pouvait les croire en parfaite sécurité. Que se passa-t-il ? Les ramifications de la Gestapo étaient invisibles, omniprésentes et terriblement efficaces ! Ce qui est certain, c’est qu’en juillet 1943 un car vint les chercher tous et que personne n’a plus jamais eu de leurs nouvelles… victimes, sans aucun doute, des camps de concentration où les fours crématoires fonctionnaient vingt-quatre heures sur vingt-quatre ! »

Malgré mes efforts, je n’ai pu obtenir la moindre confirmation de cet épisode dramatique. J’ai cherché aux Archives départementales de la Sarthe, notamment dans les PV de gendarmerie de Précigné. À la maison de retraite de Précigné, les très, très vieilles pensionnaires ne se souvenaient pas d’une telle rafle, qui n’aurait pas pu rester totalement secrète. J’ai également interrogé les dernières marianites déjà présentes au Prévent pendant la guerre. Aucune n’a le souvenir d’une telle catastrophe. L’une se souvient, sans plus de détails, de la présence d’enfants juifs au Prévent. Une autre parle de cinq enfants. Elles se souviennent bien en revanche du petit Edmond, probablement arrivé à la fin 1943…



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