44 Henri IV by Les Rois de France

44 Henri IV by Les Rois de France

Auteur:Les Rois de France [France, Les Rois de]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Pygmalion
Publié: 2013-01-30T23:00:00+00:00


II

Arques

Henri IV – appelons-le désormais par commodité Henri – fut déçu par la Normandie. Cette province avait naguère adhéré au calvinisme pour moitié, mais les religionnaires n'y étaient plus en faveur. Il avait cru que Rouen lui ouvrirait ses portes. Il n'en fut rien. Faute de mieux, il s'installa à Darnetal. Si l'armée vivait sur le pays, le manque d'argent se faisait cruellement sentir. Est-il besoin d'ajouter que, pour retenir ses soldats, surtout les Suisses, Henri devait, comme le signale non sans malice Davila, « faire le compagnon », multiplier les promesses, tenir à chacun le langage convenable ? C'était bien alors le roi de néant et le prince du vent, et l'on imagine le courage qu'il lui fallut pour poursuivre une entreprise perdue d'avance. Mais sans doute pensait-il lui aussi qu'il n'est pas besoin d'espérer pour entreprendre et que le courage est la lumière de l'adversité. Par bonheur pour lui, les événements allaient vite et le forçaient à agir. Bien que l'échec de l'« Invincible Armada » eût appauvri le Trésor espagnol, Philippe II ne s'en croyait pas moins le fléau de Dieu, destiné à extirper l'hérésie : les créatures animées de convictions pareilles sont un danger pour l'humanité entière ! La mort d'Henri III, la dévolution toute théorique du trône au Béarnais, le décidèrent à intervenir. Au surplus appuyer l'action de Mayenne – dont il avait parfaitement jugé le caractère –, c'était, à brève échéance, exercer sur la France une influence prédominante, peut-être même provoquer son démembrement, en tout cas neutraliser pour longtemps sa puissance en Europe. Il finança donc le recrutement de mercenaires allemands. Ceux-ci, pénétrant en France, se joindraient aux forces de la Ligue pour abattre Henri IV. Cependant, Mayenne, poussé par ses partisans, se crut assez fort pour écraser la petite armée royale, sans attendre les renforts promis par Philippe II. Avec 4 500 chevaux, 12 000 arquebusiers, 4 000 fantassins et 6 000 Suisses, il sortit de Paris le 1er septembre 1589. Par Poissy, Mantes et Vernon, il se dirigea vers la Normandie.

Henri n'était pas en mesure d'affronter en rase campagne une armée de cette importance, en grande partie composée, non de miliciens de Paris, mais de soldats de métier, de surcroît fanatiques. On lui avait laissé entendre que Dieppe lui était favorable. S'assurer de ce port présentait un double avantage : avant de livrer bataille au duc de Mayenne, on userait ses troupes dans un siège ; en outre, il serait facile de recevoir les secours promis par Élisabeth d'Angleterre. Car la misère de ces guerres religieuses, ç'avait été, c'était, l'aide militaire (et pécuniaire) des étrangers : Philippe II pour les catholiques, Élisabeth pour les protestants. Bref, informé des préparatifs de Mayenne, Henri fit plier les tentes et se mit en route vers Dieppe, où il entra sans coup férir le 26 août. Il séduisit d'emblée les Dieppois par sa simplicité : « Mes amis, dit-il en souriant, point de cérémonies ! Je ne veux que vos amitiés, bon pain, bon vin et bon visage d'hôte.



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