Les pourquoi de l’histoire 3 by Bern Stéphane

Les pourquoi de l’histoire 3 by Bern Stéphane

Auteur:Bern Stéphane
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Albin Michel
Publié: 2016-07-14T16:00:00+00:00


56.

Pourquoi Napoléon se mesura-t-il aux talents d’un automate ?

En 1809, en pleine campagne de Wagram, Napoléon est convié au château de Schönbrunn, à Vienne, pour disputer une partie d’échecs contre un automate qui fascine les cours d’Europe. Devant l’assistance, l’Empereur tente plusieurs coups illégaux, mais son curieux adversaire ne s’en laisse pas compter. Même en jouant dans les règles, Napoléon doit renoncer. Mais voilà, force est de constater que Napoléon vient d’être victime d’un gigantesque canular… Pourquoi l’Empereur a-t-il accepté cette insolite invitation ?

Après avoir assisté à la cour impériale de Vienne à un spectacle de magie du français François Pelletier, l’ingénieur hongrois Wolfgang von Kempelen conçoit une attraction encore plus sensationnelle. En 1770, il présente au palais de Schönbrunn un automate joueur d’échecs, surnommé le « Turc mécanique » en raison de son étrange costume. Revêtu d’une cape et d’un turban, le mannequin de taille humaine est assis derrière un large meuble sur lequel est placé un échiquier. Avant la représentation, Kempelen ouvre pour le spectacle les trois portes du buffet, exposant à la vue de tous des rouages d’horlogerie et des mécanismes en cuivre. Ainsi, l’automate est prêt à défier n’importe quel adversaire. Le premier sera le comte Johann Ludwig von Cobenzl. Celui-ci perd platement la partie, comme tous les concurrents suivants.

L’automate ne tarde pas à susciter un vif intérêt et une foule de curieux se rue à la cour pour le voir jouer. Lassé de ces exhibitions, Kempelen décide alors de démonter son automate. Pourtant, en 1781, l’empereur Joseph II lui ordonne de le reconstruire, afin de le présenter à Vienne lors de la visite du grand-duc Paul de Russie. Une fois encore, c’est un immense succès ! En 1783, le Turc entame une tournée en Europe. À Paris, il affronte même à l’Académie des sciences François-André Danican Philidor, considéré comme le meilleur joueur d’échecs du monde. Si le Français l’emporte, il reconnaît que la partie fut la plus difficile de sa vie. L’automate se mesure également à Benjamin Franklin, alors ambassadeur des États-Unis. Puis, il se produit à Londres, Leipzig, Dresde, Amsterdam et Berlin.

À la mort de Kempelen en 1804, l’automate est racheté par l’ingénieur bavarois Johann Maelzel, inventeur du métronome. Il perfectionne l’engin en le dotant d’une boîte vocale qui lui permet de dire « Échec ! ». À partir de 1826, le Turc tourne aux États-Unis, où il est remarqué par Edgar Allan Poe, qui publie d’ailleurs un essai intitulé Le Joueur d’échecs de Maelzel. À la mort de Maelzel en 1838, l’automate passe de mains en mains avant de finir au Peale Museum de Philadelphie, où il est détruit par un incendie en 1854.

Trois ans plus tard, Silas Mitchell, fils du dernier propriétaire, révèle enfin le secret de l’incroyable mystification. Le mécanisme du meuble dissimulait un double fond où se cachait un joueur bien réel ! L’échiquier magnétisé permettait au complice de voir depuis l’intérieur les positions et mouvements de chacune des pièces. Un système fort sophistiqué de leviers et de planches à trous activait les bras et la main de l’automate.



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