Lâaffaire des poisons by Petitfils Jean-christian
Auteur:Petitfils Jean-christian [Jean-christian, Petitfils]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Perrin
Publié: 2013-05-11T22:00:00+00:00
Dâaprès cet interrogatoire résumé par La Reynie, la Filastre et Laboissière avaient donc demandé à Galet, vers 1675 ou 1676, des aphrodisiaques pour le compte de Mme de Montespan qui, lassée des drogues inefficaces fournies par la Voisin et Guibourg, avait eu recours à leurs services. Cela semblait confirmer les inquiétants agissements de la maîtresse royale.
Naturellement, la Filastre donnait une autre version des faits. A lâen croire, ce fut Galet, en relation avec des empoisonneurs parisiens, qui parla le premier de poudres quâil avait déjà fournies pour le roi et Mme de Montespan. Celles quâil leur confia étaient de même composition. Mais elles nâavaient pas les mêmes destinataires. La Filastre les remit à Mme Chappelain qui voulait faire venir Galet à Paris, lâinstaller à la Croix-Faubin et le faire travailler à son service le reste de ses jours. La femme du trésorier des Aumônes confirma les déclarations de sa domestique. Les voyages en Normandie nâavaient pas pour but de procurer à Mme de Montespan des « poudres pour lâamour ». Bien au contraire. Ils étaient effectués pour le compte de Mme de Vivonne qui cherchait « quelque chose pour se faire aimer du roi et pour en éloigner Mme de Montespan ». Les aphrodisiaques demandés à Galet étaient destinés au roi et les poisons à la belle-sÅur de Mme de Vivonne. Ainsi, à côté de lâéquipe Guibourg-la Voisin qui travaillait à rétablir le crédit de la Montespan, il y aurait eu une seconde équipe autour de la Filastre et de la Chappelain qui sâactivait à faire triompher les ambitions de Mme de Vivonne. Fallait-il admettre cette explication ?
Avant dâarrêter Mme de Vivonne, dont la comparution devant la Chambre, après les accusations répétées de Madeleine Chappelain, sâavérait indispensable, le ministre estima que mieux valait attendre la fin du procès de la Filastre. Le procureur général Robert fut donc prié dâ« insinuer aux juges » que lâon prendrait en temps utile des mesures à lâégard des personnes nommées dans les interrogatoires. La vérité est que lâon redoutait de frapper une femme si haut placée et belle-sÅur de Mme de Montespan.
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