Histoire des murs by Quétel Claude

Histoire des murs by Quétel Claude

Auteur:Quétel Claude [Claude, Quétel]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: PERRIN
Publié: 2013-09-14T16:00:00+00:00


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La chute du Mur

A l’Est, du nouveau

La chute du Mur n’est pas survenue comme un coup de tonnerre dans un ciel bleu. Elle illustre au contraire la théorie géopolitique dite « des dominos ». C’est le Komintern (IIIe Internationale) qui la formule pour la première fois pendant l’entre-deux-guerres à propos des colonies occidentales en Extrême-Orient : l’émancipation de l’une ne manquera pas d’entraîner celle des autres par un effet domino. Toujours pour l’Extrême-Orient, les Américains reprennent cette théorie à leur compte après la guerre de Corée et l’arrivée de la Chine sur le théâtre de la guerre froide : « Quand un pays tombe sous la domination communiste, il entraîne ses voisins avec lui » (J.F. Dulles). L’engagement progressif des Américains au Vietnam ou encore leur acharnement contre Cuba s’explique dans une logique « anti-dominos ». Or, paradoxalement, ce n’est pas contre le bloc de l’Ouest que cette théorie va se vérifier, mais contre celui de l’Est, lorsque les dominos des démocraties populaires vont tomber les uns après les autres.

Alors que la RDA s’est toujours appliquée à être la bonne élève du camp communiste, d’autres démocraties, où subsiste un fort sentiment national, ont tenté, en vain, de secouer le joug soviétique. En octobre 1956, l’insurrection de Budapest a été écrasée par les chars soviétiques. Le « printemps de Prague » de 1968, avec sa tentative d’instauration d’un « socialisme à visage humain », a provoqué l’intervention des troupes du pacte de Varsovie (alliance militaire des démocraties populaires et de l’Union soviétique, conçue en 1955).

Au début des années 1980 toutefois, les deux blocs ont commencé à s’effriter. Le camp occidental a manifesté plusieurs fois son manque d’unité, notamment avec la remise en cause de la pax americana. De même, le camp communiste s’est divisé, notamment entre Moscou et Pékin. Le bloc soviétique n’est pas épargné, avec, dès la fin des années 1970, la crise polonaise. La contestation à la fois anticommuniste et antirusse a toujours existé en Pologne, en s’appuyant notamment sur l’Eglise catholique (et la visite en 1979 du pape Jean-Paul II, lui-même polonais, a pris des allures de désaveu du régime en place). C’est ainsi qu’en septembre 1980, un mouvement de grèves donne naissance à un syndicat libre, Solidarnosc (Solidarité), qui compte bientôt 10 millions d’adhérents. Le 13 décembre 1981, « l’état de guerre » est proclamé en Pologne. L’opposition est provisoirement neutralisée, mais le parti communiste, auparavant tout-puissant, a dû s’effacer devant l’armée. Moscou n’est d’ailleurs pas intervenu.

Mais l’Union soviétique doit d’abord faire face à ses propres difficultés. Depuis la mort de Brejnev en 1982, de timides tentatives de réforme ont eu lieu, mais sans parvenir à sortir le pays de l’ornière. Lorsque Mikhaïl Gorbatchev arrive au pouvoir en mars 1985, l’Union soviétique est en pleine crise économique. Les magasins sont plus vides que jamais et il faut importer des quantités croissantes de céréales pour assurer la subsistance des citoyens soviétiques. C’est dire que le pays n’a plus les moyens de sa politique de guerre froide et notamment de sa course aux armements.



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