Etre chrétien au Moyen Age by Jean Verdon

Etre chrétien au Moyen Age by Jean Verdon

Auteur:Jean Verdon [VERDON, JEAN]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: PERRIN


Les processions

Des cortèges de fidèles se rendent d’un lieu dans un autre, parfois proche, en priant ou en effectuant divers actes de dévotion. Au cours du Moyen Age, ces processions se développent et finissent par devenir un élément important de la vie religieuse.

Durant l’Antiquité tardive et le haut Moyen Age, la ville se transforme, aussi bien à l’intérieur, là où se trouve la cathédrale, qu’à l’extérieur où sont édifiées des basiliques. Même si l’évêque doit déléguer certains de ses pouvoirs, subsiste le sentiment d’une communauté chrétienne placée sous son autorité. Il faut toutefois sans cesse rappeler aux fidèles qu’ils font partie d’une même Eglise. Ainsi que l’indique Michèle Gaillard, « rien de tel que de marquer cette communion sur le territoire de la ville dans l’espace, mais aussi dans le temps », notamment par le moyen des processions. Des calendriers nous ont été transmis, tel celui de l’évêque Perpetuus (458-488) connu grâce à Grégoire de Tours.

L’une des plus importantes processions à cette époque est celle des rogations, trois jours avant l’Ascension. Les fidèles, tenus de jeûner durant les trois jours qu’elles durent, se retrouvent dans les églises des différents quartiers de la ville et la procession prend le départ à neuf heures du matin. Le clergé ouvre la marche ou la ferme. Un diacre ou un sous-diacre portant une croix se trouve devant. Près de lui un autre diacre avec les Evangiles ouverts. Suivent des clercs annonçant le cortège des fidèles qui parcourent les rues de la cité et s’aventurent au-delà à une certaine distance des portes. Toutes les catégories sociales participent à cette procession. Les fidèles tiennent dans la main des torches ou des cierges allumés. Tout en chantant, ils avancent lentement.

La translation des reliques de saints constitue un type particulier de procession. Il s’agit parfois de distances bien plus importantes. Cataclysmes naturels, dévastations dues aux hommes amènent les populations à demander l’intercession de protecteurs. « Prenait place alors l’organisation d’une liturgie processionnelle dans laquelle les reliques de ces saints étaient transportées solennellement vers les lieux menacés. Ces processions […] font partie, dès le ive siècle, de la pratique liturgique du peuple chrétien » (Pierre-André Sigal). Il semble toutefois que ce sont les épidémies du vie siècle, notamment de peste, qui aient entraîné leur développement. Au début ne sont emmenées que des reliques représentatives (par exemple le tissu qui recouvre le tombeau de saint Rémi lors de l’épidémie de 546), puis ce sont les corps saints eux–mêmes que l’on transporte. Ce type de déplacement paraît se produire particulièrement au xe siècle. A en croire Flodoard, l’un des premiers déplacements des véritables reliques pour obtenir de la pluie aurait eu lieu à la fin du ixe siècle ou au début du xe.

A partir du milieu du viiie siècle, des translations ont été aussi rendues nécessaires par des invasions. Posséder une relique, pense-t-on, c’est disposer des pouvoirs du saint. Il n’est donc pas question de les laisser entre les mains des envahisseurs, surtout païens. Certes, ces translations ne se font pas toutes, loin de là, au grand jour, mais plutôt de façon discrète.



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