Le Dernier magicien by Robin Hobb

Le Dernier magicien by Robin Hobb

Auteur:Robin Hobb [Hobb, Robin]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Chapitre 9

Le trajet en bus ne le réchauffa pas. Il avait encore très froid lorsqu’il en descendit, à l’intérieur de la zone où il se considérait comme chez lui. La ville oscillait sous ses pieds. Ceux-ci savaient où le conduire, mais le Magicien ne reconnaissait plus rien. Il se concentra avec détermination sur les rues. Il était chez lui, ici. Il avait travaillé longtemps pour ça. Il connaissait cet endroit, il en connaissait même chaque fichu centimètre carré. Il en savait plus sur Seattle que certaines personnes qui y vivaient depuis cinquante ans. La cité ne pouvait pas lui tourner le dos maintenant. Il souhaita qu’elle reprenne vie, la vie à la fois effrayante et électrisante que Cassie lui avait fait découvrir. Mais les immeubles demeuraient anonymes, simples assemblages de pierre, de mortier, de bois et de verre. Sa magie avait emporté toutes les autres en le quittant.

Il se mit à taper fortement du pied en marchant, à la fois pour réveiller ses orteils paralysés et pour tenter de ranimer la cité du dessous. Les trottoirs étaient creux. Il le savait. Combien d’habitants de Seattle savaient-ils que les trottoirs étaient creux, qu’ils contenaient assez d’espace vide pour que des gens se déplacent à l’intérieur ? C’était pourtant vrai. Les trottoirs creux avaient fait leur apparition après le sinistre de 1889, dont ils étaient une conséquence indirecte.

Après le grand incendie, au cours duquel l’ensemble du centre-ville avait brûlé en moins de sept heures, la municipalité avait décidé de tout reconstruire en brique. Finis les bâtiments en bois, ils ne pouvaient qu’attirer les tragédies. Peu de temps après, la même municipalité avait décidé d’élever le niveau des rues et de suspendre les principales canalisations dessous. Tout ça à cause du dernier cri en matière de toilettes modernes : les chasses d’eau. Lesquelles marchaient très bien, au niveau individuel. Les gens se contentaient de jeter ce qu’ils voulaient et les tuyaux aboutissaient dans leur jardin ou en dehors de leur propriété. Mais lorsque leur nombre augmenta, lorsque les gens se rassemblèrent pour tout jeter dans de gros tuyaux qui arrivaient dans la baie, les problèmes commencèrent. Le système fonctionnait très bien, à condition que la marée descende. Lorsqu’elle remontait, la mer rendait la monnaie de leur pièce à tous les habitants de la ville basse. La solution de facilité consistait à surélever les rues et à placer les canalisations du tout-à-l’égout dessous ! Ainsi, le problème du retour du contenu des égouts serait résolu. Mais, quand la municipalité entreprit les travaux, beaucoup d’entreprises avaient déjà construit de nouveaux bâtiments. Si bien que certains d’entre eux se retrouvèrent avec des vitrines certes situées au rez-de-chaussée, mais trois à douze mètres sous le niveau de la rue. Les gens devaient utiliser des échelles pour traverser. Des chevaux tombaient des rues sur les trottoirs. Rien qu’en 1891, il y avait eu dix-sept morts dues à des chutes de la chaussée sur les trottoirs. Il ne faisait vraiment pas bon prendre une cuite à Seattle.

Bien entendu, la municipalité dut en fin de compte mettre les trottoirs au niveau des rues.



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