La Cité Maudite by C L Werner

Auteur:C L Werner
La langue: eng
Format: mobi, epub
Publié: 2021-03-04T13:10:23+00:00

CHAPITRE HUIT

Il y avait encore du sang en train de couler le long des marches de pierre menant à l’entrée d’un bureau situé sur le quai. Le mort était affalé contre la porte, son manteau couvert de sang, la tête tournée vers la mer. Il n’avait plus de visage, et exhibait son crâne au sourire grimaçant. La signature des crimes du Baron Grimaçant.

Radukar examinait le cadavre, le visage déformé par une moue rageuse. La zone était gardée par une patrouille, mais elle ne pouvait rien contre la curiosité des mortels. Le vampire entendait des gens rôdant aux alentours, qui s’attardaient près du lieu du crime. Quelqu’un avait dû voir le corps avant que le Volkshaufen ne puisse empêcher les badauds de s’attrouper, à moins qu’un garde n’ait été trop bavard. Quoi qu’il en soit, Radukar savait que les rumeurs étaient déjà en train de se propager, de se disséminer dans les bas quartiers encore plus vite que l’incendie à la raffinerie. Le Baron Grimaçant n’était pas mort, et il avait à nouveau frappé.

La victime, cette fois, était un collecteur de taxes. Le tueur avait pris le temps de déchiqueter le livre de comptes propre à cette profession. Et ce n’était pas la seule preuve de rébellion. De nouvelles inscriptions révolutionnaires avaient été barbouillées sur les murs. Des appels à la révolte, à la destitution de la Cour Assoiffée de Radukar.

Le Loup sentait monter sa colère tandis qu’il étudiait le carnage. Les meurtres avaient l’effet escompté : la populace prenait de l’assurance, elle oubliait qui tenait les rênes. On tentait de lui forcer la main avant qu’il ne puisse s’organiser. Radukar avait toujours besoin de maintenir le peuple dans la misère pour parvenir à son objectif de canaliser la puissance du Nadir de Shyish. La flamme de l’espoir risquait de réduire ses efforts à néant, et il n’était pas entièrement sûr de pouvoir exterminer totalement les quartiers pauvres sans qu’il ne lui en coûte. Il ne pouvait oublier qu’il y en avait d’autres, dans le Royaume de Nagash, qui convoitaient eux aussi le pouvoir qu’il désirait. S’il montrait un signe de faiblesse, ses rivaux risqueraient de s’en prendre à lui. Oui, il allait falloir rappeler aux mortels qui était leur maître.

— Vous voyez, votre Éminence, dit Arno en indiquant le cadavre. Encore le Baron Grimaçant. Ce n’était pas l’autre corps. À moins qu’il n’ait eu un complice.

— Le but de ceci était d’effrayer les gens, lui rappela Radukar. Il faut donc rappeler aux mortels qui est-ce qu’ils doivent craindre le plus.

Il désigna les bâtiments qui les entouraient.

— Je veux que le Volkshaufen rassemble deux cents de ces misérables. Qu’ils soient menés sur les quais et qu’on les écorche à coups de fouet. Leur sang sera recueilli, puis la chair sera arrachée de leurs squelettes et jetée dans la baie pour nourrir les requins…

Un sourire cruel s’épanouit sur son visage.

— Laissez les os dans la rue. Peut-être que les chiens errants apprécieront d’avoir quelque chose à ronger. Cela montrera ma magnanimité.

— Ce

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