NADAR by Gabriel JAN

NADAR by Gabriel JAN

Auteur:Gabriel JAN [JAN, Gabriel]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Fleuve noir
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


CHAPITRE VIII

Ils avaient quitté le village depuis sept jours.

Lorsque Kired avait confié à Pak son intention de se rendre, avec Nadar et Pha, à la cité hors du monde, il n’avait provoqué aucun étonnement. Le chef du village n’avait été nullement surpris, considérant qu’il entrait dans la logique des choses qu’un dieu voulût rejoindre d’autres dieux...

Ayant toutefois recommandé la prudence et émis quelques réserves quant à la présence de Pha, il avait offert à Kired son propre cheval.

Ce huitième jour qui commençait ressemblait aux précédents. Le ciel gris formait un écran entre Psôôs et le Pays de Rhaül. Le vent froid persistait. Kired annonça cependant que l’on atteindrait le lieu hors du monde avant le milieu de la journée et que l’on ne tarderait pas à observer de bien curieux indices.

Pha, qui montait en croupe, se blottissait frileusement contre son frère. Elle parlait peu, paraissait lointaine, détachée de tout mais, comme Kired et Nadar, elle avait hâte de toucher au but. Ce voyage en pleine forêt était particulièrement éprouvant.

Bientôt, un détail vint rompre la monotonie : la neige fondait. En cet endroit, la température était beaucoup plus douce. En revanche, la lumière du jour semblait s’atténuer progressivement.

— Nous approchons, déclara Kired à qui les changements dans le décor ambiant n’avaient pas échappé. Nous nous trouvons à la limite des deux mondes...

Ils continuèrent d’avancer tout en observant ce qui se produisait autour d’eux. L’aspect général du paysage se modifiait de manière imperceptible. On ne remarquait le détail que lorsqu’il avait pris suffisamment d’importance. Le ciel devenait de plus en plus sombre. Le vent froid s’apaisait. Les grands sapins noirs se débarrassaient de leur manteau de neige. Des ruisselets d’eau claire serpentaient entre les touffes d’herbe qui apparaissaient çà et là.

Peu à peu l’on s’enfonçait dans l’autre monde, celui de la cité des dieux. Il régnait là une autre vie, un autre silence. L’atmosphère elle-même se transformait.

Nadar remarqua l’inquiétude sur le beau visage de Pha. Kired, quant à lui, affichait une assurance qui n’était certainement due qu’à la présence de Nadar.

Une petite pluie fine et tiède s’était mise à tomber et achevait d’effacer la neige. Des milliards et des milliards de gouttelettes minuscules qui formaient un léger brouillard et qui semblaient vampiriser la lumière.

Moins nombreux, les sapins noirs cédaient le terrain à l’herbe, aux fougères et aux buissons. Dans cette zone tempérée, le jour était encore assez fort pour permettre à la végétation de croître. Mais il s’estompait graduellement, s’alliant à la pluie pour fondre les ombres.

Nadar reconnaissait que Kired n’avait rien exagéré. C’était la première fois qu’il découvrait un lieu aussi étrange. Pour lui, il ne faisait aucun doute que cette région bénéficiait d’un microclimat qui la plaçait hors du monde normal.

Phénomène naturel ou artificiel ?

Les dieux, les Oumars, avaient-ils choisi cet espace en raison de sa particularité ou bien l’avaient-ils fabriqué ? Pourquoi s’étaient-ils installés là ?

Les questions amenaient d’autres questions qui rendaient Nadar de plus en plus impatient. Les Oumars, assurément, étaient des êtres très évolués. S’ils avaient créé



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