Changer le monde by Jancovici Jean-Marc

Changer le monde by Jancovici Jean-Marc

Auteur:Jancovici, Jean-Marc [Jancovici, Jean-Marc]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Essai, Climatologie, France
Éditeur: benhenda89 - FRBoarD
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Le retour des moulins à vent

L’éolien est devenu l’emblème de la lutte contre le changement climatique. Vous souhaitez sauver le climat ? Alors vous devez soutenir l’éolien partout et en tous lieux, et, si vous ne le faites pas, c’est que vous êtes rien qu’une bande de mécréants, point. Obama peut bien avoir échoué à faire passer une loi sur l’énergie et le climat au Congrès, il peut bien être le président d’un pays qui continue à consommer 25 % du pétrole mondial, tant que les milliards coulent à flot pour subventionner l’éolien, nombre de journalistes le considéreront comme un président agissant ! Mais que disent les chiffres ?

En 2009, l’éolien mondial représentait 160 GW de puissance installée. Si nous estimons que ces installations produisent l’équivalent de 1 800 heures à pleine puissance dans l’année (en Allemagne, qui avait cette année-là le premier parc au monde avec 25 % du total, c’est plutôt 1 500, en zone côtière, plutôt 2 000, et en offshore cela peut monter à 3 000), elles auront permis d’extraire du vent environ 300 TWh de janvier à décembre. Cela représente environ 1,4 % de la production électrique mondiale de 2009. Selon la manière de compter l’électricité, le vent aura alors fourni 0,2 % (équivalence finale) ou 0,6 % (équivalence primaire) de la consommation énergétique mondiale.

Zéro virgule quelque chose pour cent, cela fait peu. Mais tout partisan de l’éolien ajoutera immédiatement que la production éolienne augmente d’environ 30 % par an. Admettons que cela se prolonge pendant trente ans : la totalité de l’approvisionnement énergétique – qui aurait doublé entre-temps – pourrait alors provenir de l’éolien. Merveilleux ! Sauf que… cela est peu probable.

La première raison à ce pessimisme vient de l’histoire : alors que les énergies fossiles sont considérablement plus faciles à extraire de l’environnement que l’énergie du vent (le coût humain d’extraction d’un kWh de pétrole du désert saoudien est de l’ordre de 0,3 centime d’euro, contre 6 à 15 centimes pour extraire un kWh du vent en Europe), ces premières n’ont crû que de 20 % par décennie… la ou les deux première(s) décennie(s) de leur utilisation.

Le graphique ci-dessous montre que l’usage du pétrole a augmenté de 22 % par an en moyenne de 1860 à 1880 (c’est le sens de la valeur de 22 % pour l’an 1880), mais très vite ce pourcentage de croissance moyenne sur deux décennies est descendu sous 15 %, puis sous 10 %. L’usage du charbon a crû de 5 % par an en moyenne jusqu’en 1910, et depuis ce pourcentage a oscillé entre 2 et 3 % par an. Même chose avec le nucléaire ou l’hydroélectrique : (très) fort taux de croissance au début, puis baisse progressive jusqu’à descendre sous la barre des 5 % par an, où toutes les énergies matures convergent.

Taux de croissance annuel moyen de la consommation mondiale pour chaque grande source d’énergie, en moyenne glissante sur vingt ans (la date du point est la date de la dernière année de la période de vingt ans).



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