Les Plus Belles Histoires d'amour de la littérature française by Nourissier & François Nourissier

Les Plus Belles Histoires d'amour de la littérature française by Nourissier & François Nourissier

Auteur:Nourissier & François Nourissier
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Albin Michel


Gustave Flaubert (1821-1880)

L’Éducation sentimentale (1869)

L’Éducation sentimentale (André Dunoyer de Segonzac, 1922)

Pasiphaé (Henri Matisse, 1944)

1- Voiture découverte légère à quatre roues.

2- Le procès de Mme Lafarge était une célèbre affaire d’empoisonnement qui avait été jugée en septembre 1840 par la cour d’assises de la Corrèze.

Romain Gary

La Mongolie extérieure

Lorsqu’il ouvrit les yeux, elle conduisait. Quand il la vit, à côté de lui, au volant, il poussa un hurlement épouvantable, et puis il se calma ; c’était pas le matriarcat, c’était seulement un cauchemar. Ouf. Il voulut se réveiller, ouvrir les yeux, mais ses yeux étaient déjà ouverts, il dormait pas. Il dit sainte merde, trois fois, comme à l’église, pour implorer la protection, et puis il se couvrit de sueur froide et se mit à gueuler c’est ici que je descends merci je suis arrivé, mais elle prit sa main dans la sienne, et il voulut sauter en marche, mais fut incapable de bouger, elle lui avait attaché les jambes, même qu’il se tâta, mais non, c’était seulement encore un peu d’Anastasie.

« Je t’aime, Lenny. »

Il dit très vite :

« Moi aussi, je t’aime, Jessy, j’ai jamais aimé quelqu’un ou quelque chose comme toi Jess je te le jure. »

Il avait tellement peur d’elle, que c’était sorti sincère, la pétoche, il y a rien de tel, pour la sincérité. Il avait vraiment mis tout ce qu’il avait, là-dedans. Sainte merde, ça venait vraiment du cœur. Il crut même bon d’ajouter : « Je t’aimerai toute ma vie », et il se dit j’en mets trop, mais non, c’était sorti sincère, aussi, tellement sincère, qu’il eut encore plus peur. Sainte merde, c’est peut-être vrai.

« Je sais, Lenny. »

Ouf. Fallait surtout pas la contrarier. L’amour. Il essuya sur sa gueule les caillots de sang. L’amour. Quand je pense que j’aurais pu être tranquillement au Vietnam… Tout ça, c’est la faute de ce bifurqué de Bug, avec son horoscope. Ça ne m’a attiré que des emmerdements. La prochaine fois qu’un type me propose un horoscope, je lui fous sur la gueule. Ça porte malheur, cette cochonnerie-là.

Il regarda autour de lui. Rien, du noir. Ça sentait bon, même. Des mimosas. « Je pensais vraiment que c’était fini, toi et moi, Jess », dit-il en soupirant, et il faillit se mordre la langue, mais c’était déjà parti, merde, c’est pas des choses à dire à une môme, quand même, c’est pas poli. Il loucha vers elle avec inquiétude, mais non, rien, elle avait pas compris. « Je veux dire…

– Je sais, Lenny. Moi aussi, j’avais cru que c’était fini. Mais il y a un destin. »

Il regarda vite par-dessus son épaule, mais non, pas trace de la Buick. Et puis, avec les photos, c’était vrai qu’il pouvait rien leur faire, le destin.

« Nous sommes enfin libres, Lenny. »

Libres, mon œil. Elle savait même plus ce qu’elle racontait. Tantôt, c’est l’amour, et aussitôt après, c’est la liberté. Ça va pas du tout ensemble. Faut choisir. Moi, c’est tout choisi. Je choisis l’amour, parole d’honneur, Jess… Il fallait être prudent, même quand il pensait.



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