Le massacre du Maine by van de Wetering Janwillem

Le massacre du Maine by van de Wetering Janwillem

Auteur:van de Wetering, Janwillem [van de Wetering, Janwillem]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9782744158698
Éditeur: Fleuve noir
Publié: 1988-02-01T23:00:00+00:00


CHAPITRE X

De Gier raccrocha son micro et n’entendit la sirène que lorsqu’il sortit la Dodge de l’allée des Astrinsky. Le long gémissement plaintif de la patrouilleuse était scandé par les jappements de son « aboyeur » qui perçaient les tympans du sergent de ses abois impatients, agressifs et insolents. De Gier sourit. Ces jappements lui plaisaient. Il envisagea d’acheter un de ces appareils qui produisaient des sons aussi bizarres. Un beau cadeau pour le prochain anniversaire de Grijpstra. On pouvait fixer le bidule dans la patrouilleuse Volkswagen et déchirer le paisible silence d’Amsterdam à l’aube d’un dimanche. Il agita le bras quand surgit la rangée de clignotants bleus de la patrouilleuse. La voiture ralentit et la portière côté passager s’ouvrit. De Gier sauta dedans et fut plaqué contre le dossier quand le shérif accéléra. De Gier se pencha pour regarder le compteur de vitesse. L’aiguille monta et s’immobilisa sur cent vingt. Cent vingt, pensa-t-il, et nous sommes sur une couche de glace.

— La patrouilleuse est équipée de pneus à neige, dit le shérif. Cloutés. Ils tiendront le coup. En réalité, on devrait avoir des chaînes, mais les poursuites, c’est dur quand on est ralenti par les chaînes.

— Mais il n’y a pas de poursuite. Vous avez dit qu’il y avait un homme sur la route, non ? Et un véhicule renversé. Ils nous attendront.

Les yeux du shérif eurent un éclair.

— Bien sûr. Mais un peu de vitesse, ça ne fait pas de mal, et la patrouilleuse appartient à l’État. C’est nous qui sommes la loi, sergent. On peut bouger. Personne ne le peut ces jours-ci. Pour quoi pensez-vous qu’on soit devenus policiers ?

De Gier se retint à son siège lorsque la patrouilleuse dérapa dans un virage, ralentit, puis reprit de la vitesse.

— On y est presque. L’appel provenait d’un homme qui habite dans une caravane. Dans un coin retiré du canton. Personne n’y habite à part lui. Un vieux type qui vit de l’Aide sociale, dans une caravane d’occasion. Ça ressemble à une vieille botte de biscuits emboutie par un bulldozer, mais maintenant elle sera invisible, recouverte par la neige. Le vieux n’aime guère se servir de sa pelle.

— Qu’est-il arrivé, à votre avis ?

— Un chauffeur soûl, qu’est-ce que ça serait d’autre ? Il a capoté, est sorti en rampant de sa voiture, s’est assis pour réfléchir et s’est endormi. Le vieux doit l’avoir aperçu et il nous a téléphoné. Un petit boulot facile. Il suffit de réveiller l’homme sur la route, de l’embarquer dans la patrouilleuse et de le fourrer en prison pour la nuit. Un camion de remorquage s’occupera de l’épave. Ce n’est rien du tout, mais j’ai pensé qu’un peu de changement vous irait après votre histoire d’amour. Ça a marché ?

— Oui.

— Est-ce qu’elle a dit quelque chose ?

— Peut-être. C’était peut-être histoire de me faire la conversation, mais il se peut que son père ne soit pas le propriétaire de la bande côtière du cap Orque. Il se peut qu’il ait servi d’intermédiaire et



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