La trilogie des joyaux 2 by David Eddings

Auteur:David Eddings [Eddings, David]
La langue: fra
Format: epub
Tags: - Divers
Publié: 2011-03-30T22:00:00+00:00

13

Comme la route proposée par l’ivrogne avait la réputation de ne pas être très bonne, ils décidèrent de laisser le chariot à l’aubergiste et repartirent le lendemain matin à cheval dans les rues sombres éclairées par quelques torches. Émouchet avait diffusé les renseignements arrachés la veille par Kurik et ils jetèrent tous des regards circonspects autour d’eux en franchissant la porte Nord de Venne.

— Ce n’est probablement qu’une superstition locale, se moqua Kalten. J’ai entendu des histoires abominables sur des tas d’endroits et généralement elles se rapportaient à des événements qui s’étaient déroulés des générations auparavant.

— C’est en fait un peu absurde, acquiesça Émouchet. Le tanneur de Paler nous a dit que le comte Ghasek est un érudit. Ce n’est pas le genre d’homme qui se livre à des distractions excentriques, habituellement. Restons tout de même prudents. Nous sommes loin de chez nous et ce serait un peu tard pour appeler à l’aide.

— Je vais rester un peu en arrière, proposa Bérit. Je crois qu’on se sentira tous mieux en sachant qu’aucun Zémoch ne nous file.

— Je pense que nous pouvons compter sur l’efficacité du domi, dit Tynian.

— Malgré tout…

— Vas-y, Bérit, acquiesça Émouchet. Autant ne pas courir de risques.

Ils continuèrent au petit trot ; comme le soleil se levait, ils atteignirent la bifurcation de la route. L’embranchement de gauche était creusé d’ornières, étroit et mal entretenu. La pluie qui avait ravagé la région quelques jours auparavant l’avait rendu boueux, désagréable de manière générale, et des buissons épais poussaient sur les talus.

— Notre avance va être ralentie, fit remarquer Ulath. J’ai déjà vu de meilleures routes, et elle ne va pas s’améliorer au fur et à mesure que nous monterons dans les hauteurs.

Il regarda en direction de l’alignement de montagnes basses qui se trouvait devant eux.

— Nous ferons de notre mieux, dit Émouchet, mais tu as raison. Quarante lieues représentent une distance non négligeable et un route mal carrossée ne nous donnera pas l’impression qu’elle est plus courte.

Ils s’engagèrent au trot sur la route boueuse. Comme l’avait prédit Ulath, elle ne faisait qu’empirer. Au bout d’une heure, ils pénétraient dans la forêt. Les arbres possédaient des feuilles persistantes et produisaient une pénombre sinistre, mais l’air était frais et humide, soulagement pour les chevaliers en armure. Ils firent une brève halte à midi pour manger un peu de pain et de fromage et reprirent leur avance, grimpant de plus en plus dans les montagnes.

Le vide de la région était inquiétant et la plupart des oiseaux paraissaient même muets, à l’exception des gros corbeaux qui semblaient croasser dans chaque arbre. Comme le soir commençait à tomber sur les bois ténébreux, Émouchet conduisit les autres à une certaine distance de la route où ils campèrent pour la nuit.

La forêt lugubre avait même calmé le trop loquace Kalten et ils mangèrent tous leur souper en silence. Après avoir mangé, ils allèrent se coucher.

Il devait être minuit quand Ulath réveilla Émouchet pour son tour de garde.

— On dirait qu’il y a plein de loups, par ici, dit doucement le grand génidien.

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