Symboles de la Renaissance. Tome III by Daniel Arasse & Maurice Brock & Georges Didi-Huberman

Symboles de la Renaissance. Tome III by Daniel Arasse & Maurice Brock & Georges Didi-Huberman

Auteur:Daniel Arasse & Maurice Brock & Georges Didi-Huberman [Arasse Daniel]
La langue: eng
Format: epub
Tags: Renaissance (art), iconologie, symboles (art), symboles (architecture), maniérisme, Venise, Rome, Ferrare, Florence, astrologie, dominicains, histoire des mentalités
ISBN: 9782728835997
Éditeur: Éditions Rue d’Ulm
Publié: 2016-06-06T19:53:30+00:00


Fig. 2. – Le Déluge, reconstruction perspective

Fig. 3. – Le Déluge, schéma des deux arches

Fig. 4. - Le Déluge, schéma compositionnel

Fig. 5. - Sacrifice et Ivresse de Noé, reconstruction perspective.

Alors que la zone de gauche était, nous l’avons vu, cadrée dans sa partie supérieure par l’arc-en-ciel et par la structure triangulaire de la charpente de l’arche, la zone de droite, dans son lieu introductif, trouve pour décor et cadrage une architecture primitive et quasi « naturelle », une treille soutenue par des troncs d’arbres grossièrement coupés. Mais la treille a cette remarquable caractéristique de poser, sur l’indéfinité du ciel, lieu des tempêtes et des forces naturelles déchaînées, comme on le constate dans la lunette qui la domine, un quadrillage régulier d’orthogonales, tout en constituant cependant une forme primitive de « plafond à caissons » que soutiendraient à droite et à gauche les versions primitives et naturelles de colonnes alignées17. A l’arc-en-ciel, signe divin de l’alliance avec le genre humain (de la zone gauche), succède ici, dans la partie centrale et médiane, un ciel quadrillé par une treille soutenue par quelques troncs d’arbres plantés dans le sol. Médiane, cette partie est aussi le lieu d’une médiation narrative puisque - la treille étant aussi une vigne - elle constitue le lieu qui rend possible l’épisode suivant, l’ébriété de Noé.

La définition de son lieu est, là encore, la représentation d’une architecture : deux poteaux de bois, à gauche, soutiennent, cette fois non une treille, mais un toit de planches qui forme une sorte d’auvent sous lequel se trouvent debout Sem se retournant vers le spectateur et Japhet se préparant, semble-t-il, à recouvrir la nudité de son père. Le fond n’est plus toutefois ouvert comme tout à l’heure, mais clos par un mur fait d’un treillis ou d’un tissage serré de branches, mur qui revient vers l’avant, sur le bord extrême de la fresque à droite18. Un plafond et deux murs primitifs : la vigne est devenue toit ; le mur apparaît succédant aux « colonnes » archaïques.

De la gauche à la droite, le spectateur s’est déplacé : selon les injonctions des représentations « d’architecture » (la charpente de l’arche et l’autel du sacrifice ; la treille et ses troncs d’arbres alignés ; les poteaux de bois et le plafond), selon les postures du « corps » de Noé également, il a occupé trois lieux successifs, à gauche, au centre, à droite, et, ce faisant, il a lui-même accompli le parcours qui, dans le registre supérieur de la fresque, était effectué par l’arche. Le spectateur s’est déplacé pour « lire » le récit que lui conte le registre inférieur : ce n’est pas le cadrage architectural qui lui en présente le lieu scénique comme dans la lunette ; ce sont les décors successifs qui le « contraignent » à se déplacer19. On comprendra alors que l’architectonique de la représentation apparaisse dans la fresque inférieure selon sa contrainte « présentative » sur le regard. Encore convient-il d’ajouter qu’avec le récit de l’ouverture de l’arche et



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