Cathares 1198 by Olivier Taveau

Cathares 1198 by Olivier Taveau

Auteur:Olivier Taveau [Taveau, Olivier]
La langue: fra
Format: epub
Tags: FICTION / Historique
ISBN: 9791028120856
Éditeur: Bragelonne
Publié: 2021-05-04T16:00:00+00:00


— Qui vient ?

D’Alfaro déclina son identité à travers la grille de la poterne. L’homme du guet lui ordonna d’avancer pour l’examiner à la lumière des torches puis, sans un mot, repoussa la trappe.

— Le diable si ces bougres acceptent de nous ouvrir, marmonna le capitaine en se tournant vers Guilhabert.

La trappe glissa à nouveau. Un sergent cette fois, que le garde était allé chercher, passait son visage dans l’ouverture.

— Je suis le seigneur Hugues d’Alfaro, répéta l’Occitan de son accent lourd. Je demande asile pour dame Agnès, épouse du vicomte Trencavel.

Les traits du capitaine devaient lui être familiers, ou peut-être la voix qui frappait les mémoires autant que le visage, car le sergent commanda d’ouvrir la poterne et envoya un garde prévenir le seigneur de Péreille. Passant derrière les réfugiés, d’Alfaro ferma la marche pour entrer dans Lavelanet.

Le bourg occupait une position surélevée sur les berges du Touyre et protégeait les limites ouest du domaine de Foix. Le capitaine se savait depuis plusieurs lieues sur le territoire du comte, mais il éprouvait un vif soulagement à se trouver entre les murs du castrum. Les dernières marches avaient été harassantes, à ne dormir ni le jour ni la nuit, veillant aux périls qui pourraient les surprendre.

Après la première escarmouche aux environs de Limoux, ils avaient échappé de justesse à des cavaliers dans la forêt de Saint-Blaise. Une autre fois encore, ils avaient contourné un hameau où stationnait un détachement ennemi. Comme d’Alfaro l’avait redouté, les croisés n’hésitaient plus à franchir la frontière pour venir provoquer les alliés des Trencavel.

Le seigneur de Péreille patientait dans la grande salle au premier étage de sa maison forte. Réveillés en hâte, des valets s’empressèrent de fournir eau, vin et nourriture avant de conduire ceux qui le désiraient vers les lieux où ils pourraient se reposer. Les quatre passeurs insistèrent pour être réglés de leurs gages et reçurent les sommes dues des mains du seigneur de Péreille. On ne les revit pas de la nuit, ni le lendemain, ce qui fit craindre un mauvais tour à Astier. Mais pour l’heure, l’instant était au soulagement. On profitait du confort des murs et d’une sécurité nouvelle pour se détendre, boire, manger, et sourire même, à satiété.

La grande salle se vida bientôt, car tous aspiraient à une longue nuit de sommeil. Le seigneur de Péreille conserva Astier près de lui, ainsi que Guilhabert, d’Alfaro et Agnès, dont le fils dormait dans les bras d’Ida, près de la chambre où elle-même était invitée à loger.

La conversation évoqua les interminables nuits de marche, les jours reclus dans l’angoisse, et la joie qu’on éprouvait à se revoir, avant d’en venir au siège de Carcassonne. Le seigneur de Péreille écoutait avec horreur le récit qu’on lui faisait des derniers jours de la cité.

— Nous avons cherché vos traces, s’excusa-t-il auprès d’Agnès, sachant par d’autres biais que vous tentiez de nous rejoindre. Mais nos frontières sont de véritables coupe-gorge et je redoutais qu’un incident avec les croisés ne vienne précipiter d’autres malheurs.

— Vous avez bien agi, le rassura dame Agnès.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.