Le coup d'Etat du 2 décembre 1851 by Histoire de France - Livres

Le coup d'Etat du 2 décembre 1851 by Histoire de France - Livres

Auteur:Histoire de France - Livres [Livres, Histoire de France -]
La langue: fra
Format: epub
Tags: histoire
Éditeur: Larousse
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


L’insurrection

La matinée commence dans l’enthousiasme des insurrections. Entre la rue du Temple, les quais et la rue Montmartre, on compte près de 70 barricades. Ils sont 1 000 hommes, peut-être un peu plus. C’est peu, trop peu, d’autant qu’ils manquent cruellement d’armes. Mais ils sont portés par l’espoir de voir les boulevards se révolter à leur tour. Et puis, puisque l’armée ne se montre plus, ils osent s’emparer de la mairie, rue du faubourg Saint-Martin.

Heureuse surprise, il y a plus de 300 fusils dans les caves de la mairie. Le vent tourne de plus en plus nettement en faveur des républicains. La meilleure preuve, c’est que les bourgeois du quartier acceptent de bon gré de donner leurs propres carabines de gardes nationaux. On marque à la craie ou au fusain les portes de leurs immeubles : « Armes données. » De nouveaux volontaires, des étudiants notamment, rejoignent les républicains.

Dans le feu de l’excitation, on fourbit aussi des arguments et on colporte des rumeurs. Certains laissent entendre que Louis Napoléon Bonaparte et ses complices auraient organisé le pillage de la Banque de France pour payer les troupes : l’indignation est à la mesure de l’accusation, elle renforce la détermination des insurgés. D’autres annoncent l’évasion des généraux arrêtés, qui seraient sur le point de rallier Paris avec des régiments rebelles. On parle aussi des résistances qui auraient gagné à Reims, à Orléans, etc.

De l’autre côté, chacun reprend son rôle. Morny est décidé à attendre le bon moment. Magnan ne tient pas à engager ses troupes trop tôt. Et Maupas suit, minute par minute, le fil des événements, au rythme des rapports qui lui parviennent, toujours plus alarmistes. « La physionomie des groupes est absolument à la guerre », écrit-il dès 11 heures. Maupas s’est contenu tant qu’il a pu, mais, au tout début de l’après-midi, il reprend l’offensive :

« Les nouvelles deviennent tout à fait graves. Les insurgés occupent les maisons ; les boutiquiers leur livrent leurs armes ; la mairie du 5e arrondissement est occupée par les insurgés ; ils se fortifient sur ce point. Laisser grossir maintenant serait un acte de haute imprudence. Voilà le moment de frapper un coup décisif. Il faut le bruit et l’effet du canon, et il faut tout détruire. Ne laissons pas répandre le bruit qu’il y a de l’indécision dans le pouvoir, ce serait donner une force morale inutile à nos ennemis. »

Cette fois, l’avertissement est entendu. Décidé à frapper un grand coup, Magnan rassemble ses troupes aux abords des boulevards. Maupas est-il rassuré pour autant ? Sûrement pas. Car, pendant que la scène principale se joue rive droite, les insurgés tentent leur chance rive gauche. L’idée est simple, mais efficace. Quelques barricades se forment rue Saint-Jacques, aussitôt évacuées. Profitant de cette manœuvre de diversion, d’autres insurgés investissent l’île de la Cité, bien décidés à libérer leurs prisonniers et à s’emparer de la préfecture de police.

L’affaire est plus sérieuse qu’il n’y paraît. Pris de panique, plusieurs hauts fonctionnaires vident d’ailleurs les caisses de la préfecture et se préparent à fuir par les souterrains.



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