Les chasseurs de la R.A.F. dans la Bataille d'Angleterre by Jean Bourdier

Les chasseurs de la R.A.F. dans la Bataille d'Angleterre by Jean Bourdier

Auteur:Jean Bourdier [Bourdier, Jean]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Historique/Guerre/Mythologie
Éditeur: Presses de la Cité
Publié: 1982-01-01T23:00:00+00:00


Dire que les défenses terrestres britanniques sont pauvres, en cet été 1940, revient à un délicat euphémisme. Même le commandement allemand les surestime. Sur la base de renseignements pour le moins hasardeux, il les évalue de 35 à 37 divisions, alors que leur potentiel véritable est de 29 divisions et de 8 brigades autonomes, dont 6 blindées.

Le pire reste la carence de matériel militaire. Déjà équipée de façon modeste et un rien vétuste en 1939, l’armée de terre britannique a laissé une bonne partie de son armement en France, et singulièrement dans la poche de Dunkerque. Durant l’été 1940, elle a à sa disposition 54 canons antichars, 2 300 fusils mitrailleurs Bren — un FM pour 750 hommes dans certaines divisions — 52 automitrailleuses, 395 chars légers, 72 chars d’infanterie, 33 chars lourds, 420 canons de campagne (avec 200 obus par pièce) et 163 canons lourds (avec 150 obus par pièce). Pour donner un exemple précis de l’état des défenses côtières, entre Douvres et Southampton, c’est-à-dire dans le secteur le plus directement menacé par les projets allemands, on ne pouvait aligner qu’une seule mitrailleuse tous les 1 500 mètres.

Les Britanniques n’en sont pas moins décidés, sous l’impulsion de Churchill, à se défendre pied à pied en cas de débarquement. Et, d’ores et déjà, un dispositif où le sens aigu de l’improvisation confine à la fois au génie et au délire a été mis en place.

La première mesure a été, bien entendu, la formation, le 14 mai 1940, des Local Defence Volunteers, qui vont devenir la célèbre Home Guard. En moins d’une semaine, 250 000 hommes se sont portés volontaires, et, au mois d’août, les effectifs, comprenant aussi bien le garçon de courses que le gentilhomme campagnard, l’épicier, le professeur d’université et même l’évêque — deux d’entre eux au moins, ceux de Truro et de Chelmsford, se sont inscrits et patrouillent la nuit avec des gourdins — atteignent un million de personnes. C’est ce que les Anglais appelleront plus tard avec une ironique tendresse Dad’s army (l’armée de papa)49.

Il faut dire qu’à l’origine, la troupe, qui sera progressivement « militarisée » et dotée d’uniformes réglementaires, ne manque pas de pittoresque dans l’allure. Le bataillon des « butlers » de Londres manœuvre en habit noir, avec toute la dignité propre à la fonction de ses membres, et celui des élèves d’Eton en jaquette et gibus du vieux collège. Les gentlemen-farmers du Devon ont constitué des pelotons à cheval, avec casquette de tweed et fusils de chasse. Dans l’Essex, un ancien premier maître de la Royal Navy a formé une section entièrement armée de coutelas, et, dans le Surrey, quelques dames au caractère énergique ont annoncé la création d’un « Corps de Défense des Amazones » apparemment peu décidé à laisser les hommes s’amuser tout seuls. Cette initiative spectaculaire contraindra d’ailleurs le gouvernement à autoriser l’enrôlement des femmes dans la Home Guard, au moins à titre d’auxiliaires. On ne pouvait moins faire dans la patrie des premières suffragettes..

Mais, si les volontaires ne manquent pas, il n’en est pas de même pour les armes.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.