Le Grand Secret d’Israël by Stéphane Amar

Le Grand Secret d’Israël by Stéphane Amar

Auteur:Stéphane Amar
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Humensis
Publié: 2018-08-15T00:00:00+00:00


17. Ibid.

18. Lire notamment « Les États-Unis condamnent l’Autorité palestinienne pour des attentats commis en Israël », Le Monde, 24 février 2015.

19. Entretien avec l’auteur, mars 2016.

20. Entretien avec l’auteur, septembre 2014.

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Cancers palestiniens

Bassem Eid ne semblait pas destiné à devenir l’un des plus féroces contempteurs de l’Autorité palestinienne. Né dans la vieille ville de Jérusalem en 1958, il grandit dans la détestation d’Israël et des Juifs. Peu avant la guerre des Six Jours, la famille déménage dans le quartier de Shuafat, au nord de la ville. Le jeune Bassem partage alors le quotidien de milliers de réfugiés chassés par la guerre de 1948 et ne tarde pas à dénoncer les bavures de l’occupant israélien, en tant que jeune journaliste indépendant. Maîtrisant parfaitement l’hébreu, Eid collabore indifféremment avec des publications palestiniennes et israéliennes. Il mène parallèlement une fébrile activité de défense des Palestiniens de Cisjordanie en écrivant des centaines de lettres aux autorités israéliennes pour dénoncer les abus des militaires ou l’incurie des autorités civiles. « Curieusement, on me répondait quasiment chaque fois et j’ai pu aider des tas de gens », se souvient Bassem Eid.

Cet activisme le conduit logiquement vers B’Tselem, une organisation israélienne spécialisée dans la défense des droits de l’homme dans les territoires occupés. À l’époque, en 1988, B’Tselem n’est pas encore cette célèbre ONG dont les rapports tonitruants sont systématiquement relayés par tous les grands médias internationaux. Elle compte seulement une poignée de permanents et cherche un Palestinien capable de mettre en confiance les victimes et de recueillir leurs témoignages. Bassem Eid met un point d’honneur à vérifier chaque accusation, chaque rumeur et s’interdit toute diabolisation. « Pourquoi exagérer ? Par exemple, si 2 000 maisons ont été démolies, pourquoi en annoncer 10 000 ? Si les Israéliens ont tué 4 personnes, pourquoi dire qu’ils en ont tué 40 ? » Impitoyable mais rigoureuse, B’Tselem devient rapidement la bête noire de l’armée israélienne. Les rapports de Bassem Eid contraignent à plusieurs reprises Tsahal à s’excuser, voire à traduire des soldats en justice. Sa capacité de nuisance pour Israël est telle que, pour justifier le transfert de compétences sécuritaires aux hommes d’Arafat durant le processus d’Oslo, Rabin affirmera que les Palestiniens seront plus efficaces, car ils lutteront contre les terroristes « sans Cour suprême et sans B’Tselem1 ».

Au faîte de sa carrière, Bassem Eid décide de délaisser ce combat pour une croisade autrement plus essentielle à ses yeux. Dès l’établissement de l’Autorité palestinienne, il choisit de dénoncer non plus les dérives d’Israël mais celles du nouveau pouvoir à l’œuvre à Gaza et en Cisjordanie. « Les Palestiniens ne connaissaient pas Arafat lorsqu’il a signé les accords d’Oslo. Ils n’avaient aucune idée de ce qu’il était. Nous ne l’avions jamais rencontré, nous ne l’avions jamais touché. D’une certaine manière, il nous a été imposé par les Israéliens2. »

Bassem Eid prend rapidement la mesure des pratiques du régime et notamment celles de la sécurité préventive, la garde rapprochée d’Arafat qui se lance à peine formée dans une campagne d’exécutions de « collaborateurs ». Des



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