Les dossiers secrets de Paris-Match by Patrick Mahé

Les dossiers secrets de Paris-Match by Patrick Mahé

Auteur:Patrick Mahé [Mahé&, Patrick]
La langue: fra
Format: epub
Tags: L'histoire des scoops depuis la création de l'hebdomadaire
Éditeur: Robert Laffont
Publié: 2009-06-14T16:00:00+00:00


Le summum est atteint entre la libération de Laroche et l’inculpation de Christine.

Vendredi 29 mars. Vacances. Le juge Lambert a rayé cette date sur son agenda. Sur un « tuyau » de Me Welzer, l’un des avocats des Laroche, les photographes de Match, Bernard Wis et Thierry Esch, surprennent le juge, vers 6 heures du matin, en blouson et sac à dos, en train de composter son billet de micheline à la gare d’Épinal. Il part en vacances, donc, direction le Hoggar pour quinze jours de trekking.

Comme pour oublier l’affaire Grégory, il a lâché peu avant : « Si je choisis le Hoggar, c’est qu’il n’y a pas de rivière. » Il se rend en train à Paris où il compte séjourner jusqu’au départ de l’avion pour Alger, le dimanche.

À 9 h 15, le même matin, Jean-Marie Villemin gravit les marches de la clinique où Christine, enceinte, se repose. Récit de Christine : « Il m’a dit : “Je suis allé voir les gendarmes pour savoir ce qu’ils pensaient vraiment de Laroche. Ils m’ont répondu que c’était lui le coupable mais qu’on n’avait pas assez de preuves.” Jean-Marie était tout blanc, continue Christine. Il a téléphoné à Garaud, notre avocat et lui a dit : “Je commence à en avoir marre. La PJ essaie de démolir tous les bons témoignages en faveur de Christine. Je suis à bout.” » Puis Jean-Marie Villemin quitte la clinique en fin de matinée.

Peu après midi, Thierry Esch et Bernard Wis passent prendre l’apéritif au cabinet de Me Welzer. Avec Jean-Michel Caradec’h, ils comptent lever leur verre à la santé des vacances du « petit juge ».

« Maître, demande Caradec’h, j’aimerais bien rencontrer Bernard Laroche.

— On va lui demander. C’est lui qui décide, répond-il en regardant sa montre. Il est 13 h 15. Il doit être rentré de l’usine. Je vais lui téléphoner. »

« Allô, Marie-Ange ? Me Welzer à l’appareil ! »

Des cris déchirent le silence de la pièce : « Il lui a tiré dessus ! Du sang ! Il est blessé !… Au secours… Jean-Marie… Il me l’a tué ! »

Marie-Ange Laroche, là-bas, à Aumontzey, a laissé retomber l’écouteur. Jean-Marie Villemin vient d’abattre son cousin d’un coup de chevrotines tiré à bout portant sous les yeux de Marie-Ange. Puis il s’est enfui. Après un détour sur la tombe de Grégory, il s’est rendu à la clinique : « J’ai fait ça pour toi », avoue-t-il à Christine, avant de se livrer à la police. Esch et Wis qui foncent en voiture sur Aumontzey le croisent au moment où il s’arrête devant le commissariat. En arrivant sur place, ils voient Marie-Ange, à genoux, contre Bernard Laroche qui se meurt en murmurant : « Je suis innocent. C’est pas moi, pas moi qui ai tué le gosse. »

La veille, ici même, Christophe Buchard, reporter tout-terrain, était venu rendre visite à Bernard Laroche. Aujourd’hui, le clan meurtri se resserre autour du corps. Les hommes brandissent des pierres, caillassent la voiture de location des envoyés spéciaux, dont le pare-brise explose.



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