Le dernier Cesar by Andrej Koymasky

Auteur:Andrej Koymasky [Koymasky, Andrej]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Français
Éditeur: Koymasky
Publié: 2012-06-05T09:48:22+00:00

CHAPITRE 6

Défiant le Sort

* * *

Oreste, au nom de son fils, administrait l'empire avec prudence et habileté, mais les temps étaient troublés. L'autorité de Rome, de l'empereur et par dessus tout du sénat lui-même, dépérissait sans recours. Depuis longtemps beaucoup de peuples, et toujours plus aguerris, se disputaient les dépouilles, même si ce n'était pas forcément ni toujours pour détruire la civilisation latine qui gardait un pouvoir certain de fascination sur les barbares. Ravenne, capitale de facto de l'empire romain d'Occident, jouissait d'un calme apparent mais le feu couvait sous la cendre, prêt à tout embraser à la première occasion.

Helvius n'avait pas renoncé à tout tenter pour revoir son bien-aimé. Il avait discuté avec d'importants clients rencontrés aux thermes et auxquels ils fournissaient des garçons. Habilement, il réussit à faire porter la conversation sur le palais de Césars et sous couvert d'innocentes questions, il réussit enfin à savoir où étaient les fenêtres des appartements de Romulus.

Comme il ne voulait pas éveiller les soupçons, cette discrète enquête lui prit presque trois mois. C'est donc à la fin de février 1229, quand il eut enfin des informations qu'il cherchait, qu'il commença à surveiller la façade du palais impérial pour repérer les tours de garde des sentinelles, leurs emplacements, leurs horaires, surtout de nuit.

Pendant le jour, au contraire, il étudiait attentivement les murs extérieurs du palais sous les fenêtres des appartements impériaux, pour voir s'il y avait des prises. Il se rendit compte que seul, il ne pourrait pas les escalader.

Il avait besoin d'aide, et à qui la demander si ce n'est à Cimon ? Il se douta que son ami lui opposerait mille problèmes, qu'il ferait tout pour le dissuader, mais il espérait réussir à le convaincre.

Un autre problème se posa. On était en hiver et les fenêtres n'étaient pas closes des fines grilles de bois, mais par des cadres portant de minces lames d'albâtre. Ce n'est qu'à certaines heures du jour et pendant une courte période que les esclaves les ouvraient pour aérer les pièces, mais il était illusoire d'espérer s'introduire de jour avec les passants dans la rue, les serviteurs dans les pièces, sans compter les sentinelles.

Et une fois qu'il serait monté là-haut, il pourrait frapper contre une des lames... Mais si ça n'était pas la fenêtre de la chambre dans laquelle dormait Romulus, il ne pourrait pas l'entendre... D'après ses renseignements, il y avait trois chambres dans les appartements impériaux, mais il n'avait pas réussi à savoir dans laquelle il dormait. Alors il avait une chance sur trois de trouver la bonne... Des trois, la plus facile, ou pour mieux dire, la moins difficile à atteindre, était celle de gauche...

Il n'avait encore vu aucune lumière filtrer à travers les fenêtres à la tombée de la nuit, ce qui lui fit penser qu'ils avaient tiré d'épais rideaux devant, probablement pour mieux protéger l'intérieur des rigueurs de l'hiver. Alors il ne pouvait pas savoir dans quelle chambre la lumière brillait le plus longtemps, ce qui aurait pu lui indiquer dans laquelle dormait Romulus.

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