Le Mange-Femmes by Christophe Siébert

Le Mange-Femmes by Christophe Siébert

Auteur:Christophe Siébert [Siébert, Christophe]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Média 1000
Publié: 2020-02-09T16:00:00+00:00


CHAPITRE VI

Laure

En Europe, je suis du genre à préférer les villes du Sud. L’Italie, l’Espagne, la Grèce, ces endroits-là, mais à Bruxelles, il y avait Laure et je savais qu’elle saurait s’occuper de moi. Ce qui était moins sûr, c’était qu’elle le veuille.

C’est drôle que je n’aie jamais pensé à elle. Peut-être parce que c’était ma demi-sœur ? Pourtant, il s’était passé un truc entre nous quand nous étions ados.

C’était une vraie brune, les cheveux noirs et longs, un visage qui pouvait paraître dur quand on ne la connaissait pas, mais des yeux très tendres et sensibles, des yeux qui fondaient, regardaient intensément. Mince, sèche, vive. Je ne connaissais pas son corps nu, je ne connaissais pas sa chatte, je ne l’imaginais pas s’épiler. Je lui supposais une chatte bien fournie, très noire, très serrée, une odeur piquante. Je devinais qu’elle mouillait beaucoup et qu’il fallait la baiser longtemps avant qu’elle jouisse, qu’elle jouissait fort et que ça l’emportait très loin. J’en imaginais, des choses. Je me suis même branlé deux fois dans les toilettes du Thalys en pensant à elle. Ma libido explosait.

Dans le train qui filait à toute vitesse à travers la campagne du nord de la France, Paris-Gare du Nord–Bruxelles-Midi en moins de quatre heures, je ne pensais qu’à ça. A ma libido. Je me rendais compte que depuis le début de mon périple, de ma quête de tous les types de femmes que je n’avais pas encore baisées, je faisais l’amour en permanence. Et quand je ne niquais pas, je me branlais. J’étais en rut. Et, si je remontais mes souvenirs jusqu’à mon adolescence, je m’apercevais que, pratiquement, j’avais connu un orgasme chaque jour, que ça soit seul ou avec une partenaire.

Dans le train, entre deux pensées tournées vers le cul, je correspondais par SMS avec Laure.

Elle avait cinq ans de moins que moi. C’était la fille de mon père. Il l’avait eue quand il s’était remarié. A l’époque, je la voyais tous les weekends. On s’entendait bien. C’était une chouette fille, elle riait tout le temps. Elle dessinait et voulait aller aux Beaux-Arts. Elle avait fait mon portrait.

Un week-end, alors que j’avais dix-neuf ans et elle quatorze, je n’avais pas le moral. Je venais de me faire larguer par la première fille que j’avais aimée. Aujourd’hui, je ne me souviens même plus de son nom ni de son visage, mais à l’époque, j’étais en morceaux. Au repas, avec mon père, sa copine et ma demi-sœur, je ne disais rien. Je faisais carrément la gueule. J’ai été me coucher aussitôt que j’ai pu et j’ai ressassé tout ça. Je me complaisais dans ma déprime.

Laure est venue me rejoindre un moment plus tard. Je ne dormais pas. Elle portait une nuisette de coton blanc qui dessinait finement sa silhouette, mais restait opaque. Elle m’a proposé de fumer un pétard. Je lui ai fait une place dans le lit ; elle s’est allongée à côté de moi en roulant le joint.

Je lui ai raconté ce qui n’allait pas. J’ai pleuré.



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