Chaudasse ! by Christophe Siébert

Chaudasse ! by Christophe Siébert

Auteur:Christophe Siébert [Siébert, Christophe]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Média 1000
Publié: 2020-02-09T16:00:00+00:00


CHAPITRE VII

L’histoire des Beaux-Arts s’était répandue comme une traînée de poudre. Même mes copains de la fac m’en parlaient, les rares fois où j’allais en cours. Mireille, elle, ne me parlait plus. Je commençais à en avoir un peu marre. J’ai décidé de laisser passer quelques semaines pour que cette histoire se tasse. Je ne voulais pas devenir un phénomène de foire, ni la pétasse de service. Je n’étais ni une pute ni une strip-teaseuse, personne n’avait rien compris.

Tout le monde a fini par oublier. J’ai changé de copains, j’ai changé de bars. Ça a été une période étrangement chaste. Je ne baisais presque pas. Je me masturbais beaucoup, toujours sur des fantasmes exhibitionnistes. Mais je n’osais pas passer à l’acte, pas encore. Je ne me sentais pas prête. Je me sentais encore timide, apeurée. Je craignais les conséquences. Au lieu de m’exciter, ça me bloquait. Et pourtant, à chaque fois que je repensais à cette matinée aux Beaux-Arts, ma chatte s’humidifiait...

Au cours de ces quelques semaines où je me suis comportée comme une gentille petite fille sage, je suis souvent allée à la fac. J’avais accumulé depuis le début de l’année un retard considérable et j’avais énormément de travail à rattraper. Je passais mes journées à la bibliothèque universitaire ou dans les amphis, et je me couchais tôt. Ça ne m’amusait pas beaucoup – mais ce qui m’aurait encore moins amusée, c’est que ma mère décide que la fac n’était pas pour moi et que je me retrouve dans un IUT pourri, sans appart et à devoir dîner avec elle tous les soirs. Donc, il valait mieux que je fasse un petit effort.

Le soir, je n’étais plus bonne à rien. Je n’allais plus aux fêtes – mais de toute façon, des fêtes, il n’y en avait presque plus, ce qui tendait à prouver que tout le monde faisait comme moi. On était en avril, il était temps de s’y mettre. Je me suis réconciliée avec Mireille. Elle m’a bien aidée, côté boulot. Elle m’a fait passer des cours, m’a indiqué des bouquins utiles, elle m’a même fait réviser les cours les plus importants.

Pour me détendre après ces pénibles journées, j’aimais marcher tard dans les rues. Je sortais de chez moi quand il faisait nuit. Les magasins étaient fermés. Il y avait des gens aux terrasses et dans les salles des bars et des restaurants ; des gens faisaient la queue pour aller au cinéma ou au théâtre. Des groupes ou des couples flânaient. Tout le monde avait l’air heureux et indifférent à tout. Je me mêlais à eux, un peu, et puis je passais mon chemin. La rue m’apportait des odeurs diverses, des odeurs de gens, d’arbres et de voitures. L’odeur de la ville. J’aimais ça. Je marchais au moins deux heures par jour, il me fallait ça pour décompresser. Habituellement c’est à ça que me servait la baise, mais puisqu’en ce moment ma libido était en baisse, je marchais. Chaque soir, entre vingt et une heure et minuit, j’explorais la ville.



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