l'Affolement du monde by Thomas Gomart

l'Affolement du monde by Thomas Gomart

Auteur:Thomas Gomart [Gomart, Thomas]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Tallandier
Publié: 2019-12-23T10:59:46+00:00


Le piège du terrorisme

En raison du nombre de victimes (2 985), de son caractère spectaculaire, de son retentissement mondial et surtout des réactions de la part des États-Unis, le 11 Septembre a poussé la notion de « guerre asymétrique » à son extrême (opposition du faible au fort). En effet, un petit groupe de terroristes islamistes, avec un budget très limité, a directement attaqué les symboles économique (le World Trade Center à New York), militaire (le Pentagone à Washington) et politique (la Maison Blanche ou le Congrès que le dernier avion détourné n’a finalement pu toucher) de la puissance américaine. Pour la première fois dans l’histoire militaire, le mode asymétrique est projeté avec une telle ampleur du territoire du faible à celui du fort, en l’espèce celui de la première puissance mondiale. Revendiquée par Al-Qaida, cette opération eut un impact psychologique considérable, atteignant en ce sens son objectif, au-delà sans doute des attentes initiales de ses instigateurs. « On nous a fait la guerre par la dissimulation et la tromperie », constate le président Bush le 14 septembre, avant de déclarer la war on terror. Les États-Unis décident de mobiliser l’ensemble de leurs moyens conventionnels pour détruire Al-Qaida. Pour ce faire, ils doivent territorialiser le combat face à des terroristes essaimés à travers le monde. Ils choisissent d’intervenir en Afghanistan avec le soutien de leurs alliés et de la Russie, puis en Irak en dépit de l’opposition de la France, de l’Allemagne et de la Russie.

En 2013, Abou Bakr al-Baghdadi proclame l’« État islamique en Irak et en Syrie » désigné sous son acronyme arabe de Daech. En octobre 2019, il est neutralisé par une opération spéciale américaine. Défait militairement, l’État islamique continue à irradier idéologiquement. À cheval sur la Syrie et l’Irak, c’est une organisation territorialisée non reconnue par les autres États. Dans Qui est l’ennemi ?, livre publié après les attaques terroristes de novembre 2015 revendiquées par Daech, Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, caractérisait Daech de trois façons. Tout d’abord, Daech est un « proto-État », et non un État au sens juridique du terme, ayant soumis un territoire plus vaste que celui de la France et une population d’environ 10 millions d’habitants. Il compense son inachèvement et sa non-reconnaissance internationale par une violence extrême et désinhibée exercée, en interne, à l’égard de sa population et, en externe, à l’encontre de ses ennemis désignés, dont la France. À l’instar d’Al-Qaida, Daech accorde la plus grande importance aux opérations de communication dans sa stratégie d’ensemble ; il s’agit de provoquer l’effroi chez l’ennemi par la démultiplication des vidéos de torture ou d’exécution, tout en créant des canaux de recrutement à travers le monde par le biais des principaux réseaux sociaux. Ensuite, Daech a entretenu une armée terroriste, estimée au moment de son apogée à 30 000 hommes disposant notamment d’armes lourdes et délivrant un entraînement militaire aux combattants étrangers l’ayant rejoint. Certains d’entre eux reviennent dans leur pays d’origine pour y commettre des tueries : «



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