Jeanne d'Arc by Pernoud Régine

Jeanne d'Arc by Pernoud Régine

Auteur:Pernoud, Régine [Pernoud, Régine]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Essai, France, Histoire Médiévale
Éditeur: Totoide - Giga (NRYX - TAZ)
Publié: 2012-10-29T23:00:00+00:00


LES FRANÇAIS REPRENNENT L’INITIATIVE.

Cette même année 1434, le Bessin normand se révolta devant les exigences de Bedford, qui exigeait 344 000 livres en fait d’impôts à faire voter par les États de Normandie. La province était de plus en plus piétinée par les routiers, ceux qui ont légué à notre langue le nom de brigand, venu de la brigandine que portait le combattant. L’étymologie est ici bien significative : les troupes de moins en moins contrôlées, les capitaines de moins en moins surveillés, se muaient en pillards et écorcheurs sans vergogne. Le chroniqueur Thomas Basin fait une description terrifiante de cette période pendant laquelle l’insécurité était totale en Normandie ; ici et là des paysans se groupaient, tentaient d’échapper, soit aux Anglais, soit aux brigands. Le duc d’Alençon, avec l’aide de Jean de Bueil, entreprit sans succès le siège d’Avranches qu’il dut abandonner au bout de quelques jours. En revanche, une expédition du comte d’Arundel dans le Pays de Caux fut arrêtée par La Hire et Poton de Xaintrailles et taillée en pièces près de Gerberoy ; Arundel, blessé, allait mourir en captivité à Beauvais.

Il est extraordinaire pour nous de penser que dans le même temps la ville d’Orléans mettait en scène un Mystère mobilisant tous les bourgeois, avec des stations — des scènes de théâtre aménagées à chacune des portes de la ville. Un magnifique spectacle fut donné, le Mystère du Siège d’Orléans, dont le manuscrit est parvenu jusqu’à nous *. Et l’on retrouve sur les comptes de la ville mention de la participation que prit, à cette vaste entreprise théâtrale, l’un des compagnons de Jeanne : Gilles de Rais.

Cependant l’offensive diplomatique se poursuivait, René d’Anjou, prisonnier à Dijon, était bien placé pour travailler à la réconciliation avec Philippe le Bon que souhaitait sa mère Yolande. De son côté, le duc de Bourgogne n’avait jamais éprouvé une grande sympathie personnelle pour le régent Bedford et, comme l’écrit son chroniqueur Olivier de La Marche, « le sang français lui bouillait dans l’estomac et à l’entour du cœur ». Le 16 janvier 1435, des pourparlers commençaient à Nevers et les délégués français et bourguignons se séparaient au bout de trois semaines en se donnant rendez-vous à Arras.

Le 5 août 1435, dans le cadre de l’abbaye Saint-Vaast de cette ville, une séance solennelle réunit aussi bien des Français que des Bourguignons et des Anglais. Mais ces derniers ne tardèrent pas à quitter la conférence; de plus, on apprit bientôt la mort de Jean de Bedford en ce même château de Rouen qui avait été la prison de Jeanne d’Arc. Le mois de septembre 1435 vit après celle de Bedford le 12 se produire la mort d’Isabeau de Bavière le 24. Entre-temps, le 21, avait été conclu le traité d’Arras entre France et Bourgogne : l’ambassadeur de Charles VII, Maître Jean Tudert, avait fait amende honorable, pliant le genou devant le duc de Bourgogne au nom de son roi. De son côté, le duc jurait de ne pas garder rancune pour le meurtre



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