Intimes confidences by Inès de Kertanguy

Intimes confidences by Inès de Kertanguy

Auteur:Inès de Kertanguy [de Kertanguy, Inès]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman historique, Napoléon, Littérature française
ISBN: 9791021032835
Google: S2MyuAEACAAJ
Éditeur: Tallandier
Publié: 2018-06-06T21:00:00+00:00


En son ermitage

Un matin, elle reçut un billet laconique : Je serai là ce soir mais tard, faites en sorte de donner congé à votre personnel.

La duchesse fit ce que son amant lui ordonnait. Vers onze heures, elle entendit frapper à la porte d’entrée. Munie d’un candélabre, elle alla lui ouvrir et, comme la première fois, sans un mot ils se jetèrent l’un sur l’autre. Enfin, Balzac n’ayant pas soupé, Laure lui servit un en-cas.

– Qu’est-ce qui me vaut le plaisir de votre visite ? questionna-t-elle.

– Madame, je vous promets de vous le dire, mais pour l’heure n’attristons pas cette soirée.

– Dites-moi au moins si j’ai une chance de vous revoir demain ?

– Demain, répondit Balzac dans un grand sourire, et peut-être même après-demain. Mais pour après-demain je ne peux promettre…

– Ce soir, vous êtes venu et c’est tout ce qui compte.

– J’ai tant de préoccupations, que vous seule avez le pouvoir de divertir un cœur dévasté. Grâce à vous, j’ai rencontré Mme de Permon, je connais son salon, ceux qui le fréquentent. Vous m’avez présenté au général Junot, à ses amis. À votre suite, je me suis rendu aux Tuileries, j’ai assisté à une parade et j’ai été dans le théâtre quand la bombe meurtrière de la rue Nicaise faillit atteindre le Premier consul. Emmenez-moi, chère Marie, à la Malmaison, je brûle de connaître ce bel endroit qui abrita la vie privée du grand homme.

– Vous m’avez appelée Marie ?

– Laure est un joli prénom, je vous l’accorde, mais il se trouve que c’est aussi celui de ma mère, celui de ma sœur, et Marie est le prénom féminin par excellence. C’est celui que j’aimerais vous donner dans l’intimité, m’accorderez-vous cette fantaisie ?

– Alors, va pour Marie ! dit-elle en riant. Et pendant que vous dînerez, je vous parlerai de la Malmaison. Dans les moments difficiles, j’aime à m’y promener en songe. Me revoir là-bas me fait du bien. Cette maison, qui n’était ni belle, ni pratique, ni même assez grande, avait un charme que je n’ai jamais retrouvé ailleurs. Cela tenait au goût exquis de Mme Bonaparte et aussi à l’ambiance bon enfant qui y régnait, surtout au début. Nous étions alors jeunes, heureux, et je peux dire que Napoléon y était plus qu’ailleurs le mari de Joséphine. Le Premier consul avait un petit jardin particulier auquel on accédait par un pont recouvert d’une tente de coutil et qui formait une chambre de plus. C’était là qu’il prenait l’air après l’excès de travail. Parfois, il faisait porter une table sur le pont et travaillait tout seul, soit en piquant des cartes, soit en faisant des notes et des remarques sur des pétitions. « Lorsque je suis dehors, disait-il, je sens que mes idées prennent une direction plus haute et plus étendue. Je ne conçois pas comment il y a des hommes dont le travail peut s’opérer avec succès à côté d’un poêle, et loin de la communication du ciel. »

Il est à noter que Napoléon ne pouvait supporter le moindre froid sans en souffrir à l’instant même.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.