Catherine d'Aragon by Alison Weir

Catherine d'Aragon by Alison Weir

Auteur:Alison Weir [Weir, Alison]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature anglaise, Biographie historique, Espagne, Angleterre
Éditeur: Hauteville
Publié: 2023-06-16T21:00:00+00:00


Catherine peinait à contenir sa joie. Entourée d’un grand cortège de belles dames, par un radieux après-midi du mois de mai 1520, elle attendait l’empereur son neveu près de la porte dite de l’église du Christ, devant la cathédrale de Cantorbéry. Une foule excitée se pressait dans les rues, mais elle était plus impatiente que quiconque de voir arriver le groupe mené par le roi. Cette rencontre entre Charles et Henri était pour elle de la plus haute importance ; elle pouvait remettre en question l’alliance avec la France dont elle ne voulait à aucun prix.

En l’honneur de l’empereur, des dépenses somptuaires avaient été consenties en vêtements d’apparat pour les souverains et leurs suites. Henri tenait à présenter l’image d’un riche monarque plein de magnificence, capable de rivaliser avec ce jeune homme qui dominait la moitié de la chrétienté. Quant à Catherine, bien que consciente d’avoir perdu l’éclat de sa jeunesse, elle se sentait majestueuse dans sa magnifique robe de velours mauve, brodée de roses Tudor et de fil doré. Sa jupe s’ouvrait sur le devant pour laisser voir une cotte de taffetas argenté ; elle avait sur la tête une coiffe flamande de velours noir, ornée d’or, de bijoux et de perles. Elle portait autour du cou un lourd collier ciselé, serti de perles fines, auquel s’accrochait une croix de grande valeur, incrustée de diamants.

Elle se tourna vers Marie, « la Reine Française », qui était elle aussi magnifiquement vêtue. C’était une joie de l’avoir près d’elle en ce grand jour, car elles se voyaient rarement. Étant toujours accablés de dettes, les Suffolk ne pouvaient assumer le train de vie de la Cour. Sans compter que Marie était désormais accaparée par ses trois jeunes enfants.

— Cela fait longtemps que je rêve de rencontrer le fils de ma sœur, lui confia Catherine. Je vais enfin voir à quoi il ressemble et j’en remercie le Seigneur. Rien n’aurait pu me faire plus plaisir.

Marie lui jeta un regard inquisiteur : elle savait que Catherine comptait sur l’empereur Charles pour dissuader Henri de rencontrer le roi de France.

Le cortège approchait et l’on distinguait déjà les bannières arborant l’aigle impérial bicéphale et les armes de Castille et d’Aragon. L’impatience de Catherine était à son comble. Elle reconnut Henri, chevauchant aux côtés de son invité à la tête d’une longue colonne de seigneurs et de dignitaires – depuis que cette visite était prévue, il parlait de lui-même à la troisième personne en disant « Sa Majesté », pour affirmer son autorité en tant que roi et parce qu’il avait appris que Charles se donnait ce titre.

Arrivés devant la cathédrale, les deux souverains arrêtèrent leurs chevaux. Dès qu’ils eurent mis pied à terre, Henri alla d’abord embrasser l’empereur Charles, puis le conduisit vers Catherine, qui exécuta aussitôt une profonde révérence. Charles l’aida à se redresser en la saluant en espagnol, puis ôta son chapeau pour s’incliner devant elle. Elle découvrit alors son visage et dut admettre qu’il n’avait rien du séduisant jeune homme qu’elle avait imaginé – fils de Philippe le Beau et de sa sœur Jeanne, elle aussi d’une grande beauté.



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