Danton by David Lawday

Danton by David Lawday

Auteur:David Lawday [Lawday, David]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Albin Michel
Publié: 2012-09-23T22:00:00+00:00


Sa rhétorique patriotique ainsi que les méthodes musclées de ses commissaires au recrutement dans les provinces connurent un succès remarquable en entraînant un grand nombre de recrues vers les frontières. Cependant le vent de la guerre refusait obstinément de tourner. Alors même que Paris baignait dans son propre sang, la question qui hantait encore sa population était de savoir quand, dans combien de jours, combien d’heures, les fils des intrépides guerriers de Frédéric le Grand feraient leur entrée.

Cependant, quelque chose changeait. Le remplacement de La Fayette comme commandant en chef des armées révolutionnaires par le populaire général Dumouriez, déchargé du poste de ministre des Affaires étrangères pour enflammer le cœur des jeunes recrues, avait un rapide effet. La nomination de Dumouriez, vétéran de l’armée royale déjà entré dans la cinquantaine, avait été largement inspirée par ses amis girondistes, quoique Danton ait soutenu ce choix sans réserve. Le patriotisme du général ne faisait aucun doute. Qui aurait pu remettre en question les motivations d’un militaire qui avait passé deux ans avant la Révolution à projeter de priver la couronne britannique des îles Anglo-Normandes et, plus téméraire encore, de l’île de Wight ? Quoique la chute de la Bastille ait contraint à remettre cette entreprise singulière, Dumouriez, qui descendait comme Mirabeau de la petite noblesse provençale, demeurait un soldat de métier jusqu’à la semelle de ses bottes lustrées ; il était irascible, impétueux et ambitieux. Il n’y avait guère de temps pour former le flot des recrues et des volontaires, mais il s’efforça malgré tout de les entraîner, de leur donner une instruction sommaire dans l’art de la guerre et de les accoutumer à la vue déconcertante des casques prussiens en ordre de bataille. Et il imposa aussi une discipline plus dure : la perspective de passer un mois aux fers pour refus de combat réduisit le nombre des replis désorganisés. Le moral commença à remonter ; marcher à la guerre derrière des étendards frappés de la devise « La liberté ou la mort » galvanisa les nouveaux défenseurs de la Révolution. Néanmoins, personne n’attendait de miracle ; pour l’heure, tout ce que Danton pouvait espérer, c’était une résistance suffisamment vigoureuse pour maintenir l’ennemi hors de Paris.

Et miracle il y eut.

Deux armées révolutionnaires firent jonction in extremis à Valmy, en Champagne, le 20 septembre 1792, et donnèrent à Dumouriez la victoire sur les 80 000 hommes du duc de Brunswick qui se retirèrent, comme s’ils acceptaient la défaite, essentiellement parce que leur chef n’aimait pas la configuration sans relief du terrain. La nouvelle de Valmy fut tout d’abord accueillie avec une parfaite incrédulité à Paris et ensuite avec un débordement d’optimisme. L’invasion était arrêtée ! La Révolution était sauvée ! La France était sauvée ! Cela ne pouvait être qu’un cadeau des dieux à la république française qui naquit – le croira-t-on ? – le surlendemain même de l’affrontement.

Les mois suivants montreraient combien un tel optimisme était exagéré, mais pour l’instant ce simple répit incita une capitale stupéfaite à considérer le repli



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