Vies et morts de Stanley Ketchel by Blake James Carlos

Vies et morts de Stanley Ketchel by Blake James Carlos

Auteur:Blake, James Carlos [Blake, James Carlos]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Gallmeister
Publié: 2021-03-03T23:00:00+00:00


RÉSOLUTIONS

À LA PESÉE, O’Brien, fidèle à lui-même, était toujours aussi onctueux.

— Tiens, tiens, cher ami, nous nous retrouvons. Je n’ai aucun doute que notre prochaine rencontre sera tout aussi vive que la première, mais je peux vous assurer que je n’ai aucune intention de me mettre de la résine dans les cheveux cette fois.

Les journalistes sourirent en prenant leurs notes.

— C’est chouette de te revoir, Philly, dit Ketchel.

Dès la première minute du combat Philly Jack comprit que ce boxeur plus jeune que lui le dominait à son propre jeu dans les déplacements et qu’il avait la frappe la plus lourde. Ketchel avait appris à couper le ring et à empêcher O’Brien de sortir, en le touchant chaque fois avec son jab et des directs au visage, puis avec des crochets dans les côtes qui faisaient mal. À la fin du premier round le visage de Philly Jack était déjà dans un état épouvantable. On avait parié de grosses sommes qu’il serait encore sur pied après à peine six petits rounds, mais quand il se retrouva au tapis il devint évident que la fin était proche. Au bout de dix secondes dans le troisième round, Ketchel le mit au sol avec une droite au visage, puis il se dressa devant lui tandis que l’arbitre comptait et que Jack déployait d’immenses efforts pour se relever. Dès qu’O’Brien fut à nouveau debout, Ketchel enchaîna les crochets au ventre et à la mâchoire, et Philly s’effondra à nouveau. O’Brien était à peine conscient, il fonctionnait à l’instinct, il essaya de toutes ses forces de se relever tandis que Ketchel attendait là, devant lui, prêt à frapper. Sentant qu’on serait proche d’une mort sur le ring si Philly Jack parvenait à se remettre sur ses jambes, l’arbitre Jack McGuigan arrêta de compter et agita son bras pour signifier que le combat était fini, victoire par K.-O. Personne ne protesta contre cette décision. Tous ceux qui assistaient au combat avaient bien vu Ketchel prêt à lâcher ses coups sur le pauvre O’Brien comme un tueur des abattoirs avec sa masse levée avant le coup fatal.

Lorsqu’il retrouva les journalistes après avoir pris sa douche et s’être rhabillé, on lui demanda si Philly était toujours le même boxeur cérébral que précédemment.

— Oh, c’est sûr, dit Ketchel, Philly est très cérébral. Il réfléchissait tout le temps. Et pendant qu’il réfléchissait je lui démontais la gueule.

Les journalistes éclatèrent de rire et prirent note même si dans leurs articles ils devaient avoir recours à quelques euphémismes pour reproduire cette déclaration sur le papier. C’était une citation tellement formidable qu’avec les années elle fut attribuée à au moins une douzaine d’autres boxeurs.

Si l’arbitre avait laissé Philly Jack continuer, demanda un autre reporter, est-ce que Ketchel aurait retenu ses coups pour ne pas blesser grièvement O’Brien, ou pire ?

— Ben bien sûr, répondit Ketchel, j’aurais donné à Jack toutes ses chances de se remettre pour qu’il puisse lancer un coup chanceux et me casser les dents, ou le nez ou peut-être même me mettre au tapis et continuer comme ça jusqu’à ce que ma cervelle me sorte par les oreilles.



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