Une patiente by Graeme Macrae-Burnet

Une patiente by Graeme Macrae-Burnet

Auteur:Graeme Macrae-Burnet [Macrae-Burnet, Graeme]
La langue: fra
Format: epub
Tags: policier
Éditeur: Sonatine
Publié: 2022-02-10T20:24:15+00:00


Braithwaite III

Tuez votre Moi

À l’automne 1965, lorsque l’auteure des cahiers reproduits dans ce livre se présenta au cabinet d’Ainger Road, Braithwaite arrivait au sommet de sa notoriété, mais son ascension n’avait pas été sans heurts.

Après avoir terminé sa thèse de doctorat, il refusa un poste de professeur à l’université. Il en avait assez d’Oxford. Depuis sa dispute avec Colin Wilson trois ans plus tôt, il avait le sentiment que la vraie vie était ailleurs. En juin 1959, il se rendit à Londres en auto-stop, se trouva un studio à Kentish Town et occupa une série de petits boulots divers et variés. Mais, que ce soit sur un chantier de construction ou dans un entrepôt de marchandises, Braithwaite était incapable de respecter les horaires comme l’autorité et se faisait invariablement renvoyer au bout d’une ou deux semaines.

À la fin de l’année, il commençait à se lasser de ce mode de vie futile et il écrivit à R. D. Laing, qui était à l’époque chef de service à la clinique Tavistock, un établissement psychothérapeutique de Beaumont Street. Dans sa lettre, Braithwaite racontait qu’il avait eu envie de reprendre des études de psychologie à Oxford après avoir vu les méthodes de travail de Laing à Netley. Il aimerait, disait-il, se former auprès de lui. C’était un rare moment de déférence de la part de Braithwaite. Laing lui répondit que, s’il envisageait sérieusement une carrière dans la psychiatrie, il lui faudrait d’abord passer un diplôme de médecine. Sa lettre était courtoise et son conseil judicieux, mais Braithwaite se sentit rabaissé. Il n’avait pas l’habitude d’être traité ainsi. Il s’était imaginé que Laing reconnaîtrait ses talents et lui proposerait un poste sur-le-champ. Il lui écrivit à nouveau en lui exposant certaines des idées de sa thèse et en affirmant que, pour comprendre l’esprit humain, il n’avait pas besoin de savoir guérir un enfant de la diarrhée. Laing ne répondit pas.

Au début de l’année 1960, Braithwaite croisa par hasard Edward Seers, qu’il avait rencontré pour la première fois en compagnie de Colin Wilson. Pour reprendre une expression en vogue à l’époque, Seers était « un personnage haut en couleur », bien connu à Soho. Même au plus chaud de l’été, il s’habillait comme un aristocrate édouardien, parfois en pantalon de golf, jamais sans une cravate ou un nœud papillon. Il ne mesurait guère plus d’un mètre soixante-cinq et, quand il avait suffisamment bu (ce qui arrivait souvent), n’hésitait pas à faire des avances aux hommes dans les bars, en dépit des risques bien réels qu’une telle attitude comportait alors. Selon le récit qu’en fit Braithwaite dans Mon moi et autres inconnus, c’est comme ça que Seers l’aborda de nouveau dans un pub de Dean Street. Braithwaite, qui à l’époque gagnait sa vie en travaillant au marché de fruits et légumes de Covent Garden, lui dit qu’il pouvait lui faire ce qu’il voulait du moment qu’il lui payait une pinte. Les deux hommes se retirèrent dans un coin et se mirent à discuter. Si Braithwaite n’était pas



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