Truculence by François Racine

Truculence by François Racine

Auteur:François Racine [Racine, François]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9782764427231
Goodreads: 28431243
Éditeur: Les Éditions Québec Amérique
Publié: 2014-08-18T04:00:00+00:00


Le iPhone de Lidz iSonne trois fois. Pas de chance qu’il réponde, comateux comme il est, gueule béante, ronfleur encoconné dans la couette. Midi trente-sept. Cinq heures de sommeil dans le corps, bouche pleine de pâte et mal de tête sorti tout droit des Enfers. Courbatures d’après traînage de Lidz sur des centaines de mètres. Mal à ma langue, aussi, mais ça, c’était pour une bonne cause. Il m’en doit une, le reptile, mais il ne s’en souviendra plus ; ce serait encore beau s’il pouvait me croire sur parole, mais c’est pas trop son fort, en général. Mon téléphone sonne à son tour. OK, cibole, on a compris. Douleurs dorsales. Je me désentortille des draps qu’a bien voulu me laisser Lidz et sors mon appareil des jeans en boule qui traînent par terre. C’est Godette. Il dit qu’il a déjà laissé un message sur nos deux boîtes vocales, et je lui réponds qu’on est complètement éclatés. Il dit que ça s’entend, et puis qu’il est allé manger avec Laurence au restaurant de matante Thérèse, qui avait des nouvelles à propos du grand Djibi d’Amérique. Ça me réveille un peu ; je lui demande c’est quoi, mais il m’envoie promener ; faudra qu’on aille les rejoindre au Café des Artistes pour le savoir. Je lui réponds de manger un char en attendant que je m’amène, dans une trentaine, gros max, puis je finis par le traiter de vieille godasse et lui raccroche la ligne au nez. Marco, ça le fait toujours bien rire quand on le maltraite, probablement surtout parce qu’il peut nous casser la gueule sans même essayer pour de vrai.

Mon nez ternue, comme à chacun de mes lendemains de veille depuis que j’ai franchi le cap des vingt-cinq ans. Encore sonné par le réveil brutal, je me rends jusqu’à la salle de bain en sous-vêtements, les retire et me glisse sous la pomme de douche. L’eau savonneuse atténue juste assez l’odeur de Karolanne sur mes doigts pour m’en laisser un bon souvenir. J’enlève à coups de brosse dentifricée la pâte de tonne qui m’encrasse encore la gueule, je m’habille et abandonne Lidz à son absence.

Sur le trottoir jusqu’au Café, je me sens moins bienvenu qu’hier, à l’affût de tits-jeunes en lendemain de veille et de grands frères pas trop contents. Le ciel est plus couvert et la brise est plus fraîche, mais les deux adultères occupent la terrasse malgré tout. Je les observe en descendant la rue Adams ; ils ne me cherchent pas des yeux, tout à leurs rires et à leurs jeux de jambes, de ceux qui n’ont leur place que sous une table.

— Salut, vouzautres, je laisse échapper d’une voix de cadavre en arrivant à leur hauteur.

— Salut, Louis, fait Laurence avec des yeux pas fiers de moi.

Marco, quant à lui, ne se formalise pas tant :

— Pis, ça s’est passé comment, avec les tites-filles ?

— Non-non, c’est toi qui parles en premier, Godron, comme on s’était dit. Faiqu’elle vous a dit quoi, matante Thérèse ?

Je m’assois à la



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