Sidhe 01 - La Diseuse d'Ombres by Sandy Williams

Auteur:Sandy Williams [Williams, Sandy]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Bit-lit
ISBN: 9782811208899
Google: 6SFllwEACAAJ
Éditeur: Milady
Publié: 2012-12-30T16:00:00+00:00

Chapitre 16

C’est le mois de mai au Texas. La nuit n’est pas fraîche, mais il ne fait pas non plus assez chaud pour chasser le froid persistant de l’Entre-Deux. En revanche, je ne suis pas certaine que ce soit pour cette raison que j’ai la chair de poule. Peut-être est-ce en réaction au fae nimbé d’éclairs assis sur une pierre tombale à ma gauche. J’ai pourtant expliqué à Lorn que c’était irrespectueux de s’asseoir là, mais il ne m’a pas crue quand je lui ai dit que les humains enterrent leurs morts.

J’imagine que pour attendre Aren, ce cimetière vaut bien n’importe quel autre endroit. Une haie fournie le sépare de la route derrière nous et de la bâtisse grandiose, éclairée par les lumières artificielles, qui se dresse au sommet de la colline en face. Un parc de dix hectares s’étend entre le cimetière et l’entrée latérale du manoir. C’est là que nous sommes censés retrouver Kyol et Lena. Si seulement Aren voulait bien se dépêcher un peu.

— Tu as hâte de reprendre ton petit scandale où tu l’as laissé ?

Je ne donne aucun signe d’avoir entendu les paroles de Lorn.

Il glousse.

— Ne t’inquiète pas, McKenzie. J’excelle dans l’art de garder les secrets. D’ailleurs, tu pourrais me donner l’emplacement du Sidhe Tol sans que je le révèle à quiconque.

J’éclate d’un rire bref et me tourne enfin vers lui.

— Je me demandais ce que tu faisais ici.

Il porte une main à son cœur, l’air meurtri.

— Comment ça ? Je voulais simplement aider la cause.

— Oublie ça, dis-je. Tu as laissé passer ta chance à Lyechaban. Il n’y a plus rien que tu puisses m’apporter désormais.

— Tout le monde a besoin que je lui apporte quelque chose. Tu dois juste décider…

Ma peau se couvre de nouveau de chair de poule. Alors que Lorn marmonne un commentaire au sujet du timing, un éclair de lumière illumine le cimetière. Quand Aren sort d’une fissure, j’ai un petit coup au cœur. Il a fière allure. Plus que ça, même. Il porte un costume coûteux, probablement volé dans une boutique de vêtements haut de gamme. Son pantalon moule ses fesses et sa veste semble inviter les mains à se glisser en dessous, sur son torse ferme et jusqu’à ses épaules musclées.

Il me dévisage. Au début, je crois qu’il guette ma réaction. Il pose ensuite son regard argenté sur ma poitrine, sur mon ventre et mes cuisses dans leur fourreau de soie, puis enfin sur mes mollets nus et mes escarpins à bout ouvert. Je m’agite. Il est rare que je porte des robes – je ne sais jamais quand les faes de la Cour vont débarquer dans ma vie et me demander de lire les ombres –, et je me sens vulnérable, mise à nu.

Aren ramène ses yeux aux miens. Il cille une fois, se racle la gorge puis me montre une cravate bleue chatoyante. Elle n’est pas parfaitement assortie aux éclats de chaos qui filent sur ses mains et son visage, mais la couleur s’en rapproche.

— Qu’est-ce que je suis censé faire avec ça ?

— La nouer autour de ton cou, je crois.

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