Prise au piège (Les enquêtes de Tracy Crosswhite t. 4) (French Edition) by Robert Dugoni

Auteur:Robert Dugoni [Dugoni, Robert]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9781542045131
Éditeur: Amazon Crossing
Publié: 2018-03-12T23:00:00+00:00

Lorsque Tracy ouvrit sa portière sur le parking de l’immeuble, une bouffée de chaleur fulgurante s’en échappa. Elle patienta, puis se baissa pour mettre le moteur en marche, mais sans monter. Elle voulait laisser le temps à l’air conditionné de faire son effet. Pendant qu’elle attendait que le four se transforme en voiture, elle repensa à Andrea Strickland et à l’oncle de celle-ci. Quelle sorte d’individu, ayant recueilli une jeune fille dont les parents étaient morts dans un effroyable accident de voiture, y verrait une opportunité pour satisfaire ses propres désirs sexuels malsains ? C’était un nouveau rappel du fait que les psychopathes de ce monde n’étaient pas toujours les monstres stéréotypés qui torturaient des chats dans leur enfance et vivaient dans la solitude.

La voiture une fois rafraîchie, Tracy se glissa au volant. Elle quitta le parking et tourna sur North Waterman Avenue, une quatre voies parsemée de palmiers non loin du St Bernardine Medical Center. Comme elle avait pu le constater dans presque toute la Californie du Sud, c’était un mélange curieux de maisons familiales, d’immeubles résidentiels, de galeries commerciales et d’immeubles de bureaux, comme si les urbanistes ne s’étaient absolument pas préoccupés de zonage.

Elle se gara et se dirigea vers un bâtiment de stuc couleur sable à un étage. Le cabinet d’Alan Townsend était situé au premier étage, accessible par un escalier extérieur. L’intérieur ressemblait à un petit appartement de deux pièces transformé en bureau, dont le salon était la salle d’attente. L’ameublement était daté – moquette à poils longs, meubles en stratifié et posters quelconques. Derrière un comptoir d’accueil désert se trouvaient deux portes. La plaque de celle de droite était vide. À gauche, la plaque indiquait « A. Townsend ».

Tracy actionna sur le comptoir une sonnette qui émit un tintement insupportable. Quelques secondes plus tard, la porte de gauche s’ouvrit et un homme d’une cinquantaine d’années aux cheveux gris apparut, vêtu d’un bermuda, d’un T-shirt et de tongs. Doté d’un teint plus orange que bronze, il ressemblait trait pour trait à l’acteur George Hamilton. Bienvenue à L. A.

— Dr Townsend ?

Celui-ci tendit la main et lui lança un sourire si éblouissant que Tracy faillit en remettre ses lunettes de soleil.

— Vous devez être l’enquêtrice de Seattle. Venez.

Il fit demi-tour et rentra dans son bureau.

— D’habitude, je ne travaille pas le vendredi, je n’ai donc pas de réceptionniste. Excusez-moi si j’ai l’air un peu désorganisé.

— Pardonnez-moi de venir vous déranger pendant votre jour de congé.

— Pas de problème, répondit-il. Je comprends les circonstances. De plus, j’ai déjà eu une journée bien remplie. Le vendredi matin, je vais surfer et je pratique un peu de méditation. Je me suis dit que j’allais laisser passer la chaleur en allant travailler un peu à l’air conditionné. Et dans la soirée, je joue au tennis.

— Vous surfez dans le coin ?

— L’océan est à une heure et demie d’ici. C’est la raison pour laquelle je ne pratique qu’une fois par semaine, et j’y vais tôt. C’est vivifiant.

— Voilà qui semble constituer une bonne journée.

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