Panique au Zaïre by Gérard de Villiers

Panique au Zaïre by Gérard de Villiers

Auteur:Gérard de Villiers [Villiers, Gérard de]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Espionnage, SAS
ISBN: 9782360533282
Google: JZn5Af3Yt4UC
Éditeur: Plon
Publié: 1978-04-04T14:26:52+00:00


Une vieille baignoire trônait juste au milieu de la pièce, reliée à rien, comme une décoration surréaliste, remplie à ras bord d’une eau sale où flottaient des choses indéfinissables.

En face, il y avait la grille. Une longue cellule de dix mètres où s’entassaient une centaine de prisonniers, hommes et femmes mélangés. Des Lundas et quelques Balubas. Les mains accrochées aux barreaux, ils regardaient à travers les fenêtres ouvertes le jardin en fleurs orné d’un superbe eucalyptus. De temps en temps, un gardien passait et écrasait à coups de crosse les doigts entourant les barreaux. Cela sentait la sueur et le sang. Des armes traînaient dans tous les coins avec des postes radio d’où sortaient des voix pratiquement inaudibles. Des hommes en marron s’affairaient à des tâches variées.

D’un seul élan, deux agents du C.N.D. précipitèrent le soldat blessé par Malko dans la baignoire sans même qu’il touche le sol ! Cela fit un plouf sinistre, de l’eau gicla sur le plancher sale, et un des policiers poussa un hurlement de fureur, son pantalon taché.

Les deux Zaïrois, manches retroussées, maintenaient le prisonnier la tête sous l’eau au milieu des éclaboussures. On ne pouvait même pas parler d’interrogatoire, puisqu’on ne lui avait rien demandé. Juste une mise en condition. L’agent du C.N.D. qui était venu chercher Malko à l’aéroport se retourna, le visage crispé de fureur :

– Ce salaud-là, il va parler une fois, je vous le dis, moi.

C’était étonnant d’entendre un Noir parler avec l’accent belge 1

– Si vous le laissez trop longtemps, il ne parlera pas, remarqua Malko.

Il tenait toujours précieusement son paquet de diamants, heureux que personne ne lui ait demandé ce que c’était. Le blessé commençait à gigoter d’une façon inquiétante. On le sortit de la baignoire, à moitié noyé, vomissant, pour le jeter par terre. Aussitôt, trois policiers se ruèrent sur lui à la matraque et à coups de pied, jusqu’ à ce qu’il soit en pulpe. Son visage marbré de plaques rouges ne ressemblait plus à rien. Du sang coulait de sa bouche. On ne lui avait posé aucune question. Enfin, le chef se décida. On le jeta sur une chaise et le dialogue commença. En lunda. Chaque question ponctuée d’un coup de poing. Le soldat répondait par monosyllabes, crachant autant de dents que de mots. Le chef se retourna vers Malko, roulant des yeux furibonds.

– Il ne veut pas parler. On va lui casser le cabinet.

Il jeta un ordre. Deux sous-fifres arrivèrent de la pièce voisine, traînant une pyramide de malachite semblable à celle qui se trouvait dans le hall du Karavia. Plus petite, haute de quarante centimètres. Avec la même brutalité, on arracha son treillis au soldat, faisant apparaître de la chair marbrée de traces violettes. Un énorme hématome s’étalait sur la hanche, là où Malko l’avait heurté avec la voiture. Ce dernier aurait voulu arrêter ce supplice, mais il n’en avait pas le pouvoir. Les agents du C.N.D. lui auraient ri au nez ou l’auraient mis à la porte. En Afrique, on ne fait pas la guerre en dentelle.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.