Net Force 6. Cybernation by Tom Clancy & Steve Pieczenik & Steve Perry

Auteur:Tom Clancy & Steve Pieczenik & Steve Perry [Clancy, Tom & Pieczenik, Steve & Perry, Steve]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Net Force, Fiction, General
Éditeur: Albin Michel
Publié: 2005-06-01T13:27:33.398000+00:00

Santos avait laissé ses derniers achats de monnaie dans le coffre-fort d’une banque de Fort Lauderdale. Les pièces y étaient relativement en sécurité mais il aurait malgré tout préféré les avoir dans sa propre banque. Aussi avait-il conclu un arrangement avec un attaché d’ambassade à Washington qui rentrait de temps en temps dans son Brésil natal et avait accès à la valise diplomatique. Contre une somme rondelette, il était prêt à convoyer tout ce que lui confiait Santos ; sur place, son cousin Estaban se chargerait de récupérer la marchandise et de la déposer dans la succursale de la Banco Vizinho où Santos avait son compte. Un des employés était spécialement chargé de surveiller que ses pièces de monnaie étaient placées sous bonne garde.

Estaban était de la famille, et l’employé de banque lui était également lié, par mariage avec une autre cousine. Les deux hommes étaient grassement rétribués et tous deux savaient quel sort les attendait si jamais ils devenaient un peu trop avides et décidaient de se mettre quelques pièces dans la poche. Une fois, quand ils étaient bien plus jeunes, Estaban avait vu Santos liquider un policier véreux qui avait essayé de le secouer un peu trop fort. Qu’il soit véreux ou non, tuer un puño - un « poing » comme on les baptisait parfois dans les bidonvilles - était l’acte d’un homme aux bolas grandes.

Ceux qui traitaient avec Santos au pays connaissaient sa réputation. Il n’était pas homme à se laisser duper - en dehors de ses capacités personnelles, il avait deux ou trois amis stipendiés et bien placés, précaution toujours nécessaire au Brésil, qui lui assuraient une protection, jusqu’à un certain point tout du moins.

Une fois son or au pays, il serait relativement en sécurité.

Quand Missy lui ordonna de se charger d’une affaire à Washington, il trouva l’occasion idéale. Il ferait un saut à la banque en Floride récupérer ses Feuilles d’érable, rencontrerait son diplomate une fois rendu dans la capitale, et tout s’arrangerait au mieux.

L’affaire dont Missy l’avait chargé ? Ma foi, c’était sans grande importance. Un type qui devait avoir un accident malencontreux. Il n’avait pas besoin de mourir, juste de se retrouver indisponible pendant un mois ou deux. Simple comme bonjour.

Il prit soin de faire un détour par la salle informatique un peu avant le déjeuner. Il vit Keller et deux de ses hommes juste comme ils se dirigeaient vers la cafétéria privée. Keller était en train de rire à la remarque d’un des deux autres.

Keller leva les yeux, vit Santos.

Santos le salua d’un bref signe de la main, deux doigts levés, genre « Comment va, amigo ? », absolument rien de menaçant. Il sourit.

Keller blêmit, comme s’il venait de recevoir un coup de poignard dans le ventre.

Santos ne s’arrêta pas. Il se détourna pour emprunter la coursive. Tout ce qu’il avait voulu, c’était faire comprendre à Jackson qu’il savait. Ça suffisait, pour l’instant. Qu’il transpire un peu, craigne qu’il lui arrive des bricoles. Parce qu’il allait en avoir, pas à tortiller. Il y avait certaines limites à ne pas franchir, et Jackson en avait franchi une.

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