Mandrin by Frantz Funck-Brentano

Mandrin by Frantz Funck-Brentano

Auteur:Frantz Funck-Brentano [Funck-Brentano, Frantz]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: Essai et Chronique, Aventures, Historique, Littérature française, 20e
Éditeur: Bibliothèque numérique romande
Publié: 2021-02-22T00:00:00+00:00


Leur jeune capitaine s’est ressaisi. De ce moment, nous allons le retrouver sans faiblesse nouvelle, tel que nous l’avons connu jusqu’à ce jour, présidant avec fermeté à la destinée de sa bande.

Les Mandrins arrivèrent donc à la Sauvetat en Velay, le jeudi 26 décembre sur les cinq heures du matin ; or le capitaine Diturbide-Larre, avec les cavaliers de La Morlière, y était depuis une heure.

Au moment même où les Mandrins avaient quitté Beyssac, Diturbide y était arrivé avec ses cavaliers. Il y avait pris ses informations, et un paysan lui avait dit que les contrebandiers s’étaient engagés dans les sentes qui conduisaient à la Sauvetat. Il y avait tout aussitôt poussé sa troupe, faisant presser les chevaux à coups d’éperons et de plats de sabre. Des deux chemins, il prenait naturellement le plus court, ignorant que les bandits avaient pris le plus long. Le capitaine Diturbide comptait donc trouver Mandrin à la Sauvetat, mais il avait fait si grande diligence qu’il y était arrivé avant lui, à trois heures et demie du matin. L’obscurité était complète. Immédiatement, le capitaine Diturbide avait fait fouiller le village et, n’y trouvant aucun de ceux qu’il cherchait, il s’était imaginé les avoir manqués et que Mandrin déjà était reparti. Il avait alors fait entrer les chevaux dans les écuries du village, pour leur faire donner de l’avoine et du foin, et avait permis à ses hommes de se répandre pour boire dans les cabarets et dans les maisons de ceux des paysans qui consentiraient à les recevoir.

La Sauvetat en Velay est un pauvre village, presque à la crête d’une masse volcanique ; il est à cinq lieues au sud du Puy. Du sommet de la montagne, où des quartiers de roc saillent de terre, on domine la contrée : un premier plan de mamelons, recouverts comme d’une calotte par des bois de sapins noirs ; plus loin la dentelure azurine des mont aigus, dont les flancs cerclent l’horizon comme les gradins d’un cirque gigantesque.

Les maisons de la Sauvetat sont construites en blocs de lave fauve, et les rues sont couvertes de sable roux, où, par endroits, la roche volcanique paraît à fleur de terre. Chaque maison est isolée de la voisine, comme en une farouche défiance, basse, massive, regardant d’un air louche, de sa petite fenêtre unique sur le flanc de la porte étroite. Le rude aspect de chaque demeure est rendu plus sombre encore par la cour dont elle est entourée, protégée d’une muraille à hauteur d’épaule, muraille formée par des blocs de lave rouge, énormes, qui ont été entassés l’un sur l’autre et se tiennent librement sans mortier ni ciment. Les portes des cours sont faites de lourdes palissades de bois à peine équarri. Le fumier est entassé sur le devant, entre des blocs de lave. Constructions âpres et sauvages, dont chacune est comme un bastion fortifié, et que l’on dirait avoir été faites pour servir d’aire à un vol de brigands.

Voilà donc les Mandrins qui arrivent sur les cinq heures du matin à la Sauvetat.



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