Les temps du passé by Lee Child

Les temps du passé by Lee Child

Auteur:Lee Child [Child, Lee]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Novela, Intriga
Éditeur: ePubLibre
Publié: 2018-01-01T00:00:00+00:00


25

Reacher pensa que la maison de retraite avait été bâtie à peu de frais, mais avec une réelle intention de fournir un endroit décent où vivre. Il apprécia. Non pas qu’il y serait allé lui-même. Il ne s’attendait pas à vivre assez longtemps. Mais d’autres pourraient aimer. Décor lumineux. Atmosphère joyeuse. Peut-être un peu artificielle. Ils furent accueillis à la réception par une femme enjouée qui s’adressa à eux comme elle l’aurait fait avec des personnes en deuil, mais pas tout à fait. Sur un ton un peu plus enjoué. Et personnalisé. Peut-être appris au cours de sa formation. Ou en atelier de mise en situation. Comme si les visiteurs d’une maison de retraite représentaient une population particulière. Pas les personnes récemment endeuillées. Celles qui le seraient bientôt. Les préendeuillés.

— M. Mortimer vous attend au salon, dit-elle en montrant du doigt la direction.

Reacher suivit le vieux à la queue-de-cheval dans un long couloir agréable, jusqu’à une double porte. Derrière, ils découvrirent des fauteuils en similicuir disposés en petit cercle. L’un d’eux était occupé par un très vieil homme. M. Mortimer, sans doute. Il avait des cheveux blancs ondulés, et le teint diaphane. Comme s’il n’avait pas vraiment de peau. Chaque veine et chaque tache ressortaient. Il était mince. Ses oreilles avaient la taille de celles d’un vieil homme et étaient garnies de prothèses auditives. Il était assez solide pour s’asseoir droit, mais tout juste. Ses poignets ressemblaient à des crayons.

Il n’y avait personne d’autre dans la pièce. Pas d’infirmière, pas d’aide-soignant, pas de compagnon. Pas de médecin. Pas d’autres personnes âgées non plus.

Le vieux à la queue-de-cheval s’approcha, se pencha, s’accroupit, regarda le vieil homme dans les yeux, puis lui tendit la main.

— Monsieur Mortimer, quel plaisir de vous revoir, lança-t-il. Je me demande si vous vous souvenez de moi.

Le vieil homme lui prit la main.

— Bien sûr que je me souviens de vous. Je vous saluerais volontiers comme il se doit, mais vous m’avez demandé de ne jamais prononcer votre nom. Les murs ont des oreilles, avez-vous dit. Il y a des ennemis partout.

— C’était il y a longtemps.

— Comment ça s’est terminé ?

— Rien de concluant.

— Vous avez encore besoin de mon aide ?

— Mon ami M. Reacher veut vous parler de Ryantown.

Mortimer acquiesça, pensif. De ses yeux humides, il parcourut lentement la pièce, puis les leva et les arrêta sur Reacher. Et se concentra.

— Il y avait une famille Reacher à Ryantown, dit-il.

— Le fils était mon père, dit Reacher. Il s’appelait Stan.

— Asseyez-vous. Je vais avoir mal au cou.

Reacher s’assit sur la chaise en face de l’ancêtre. De près, il ne semblait pas plus jeune. Mais il dégageait une certaine vivacité. Sa faiblesse était physique, pas intellectuelle. Il leva une main noueuse, comme un avertissement.

— J’avais des cousins là-bas.

Sa voix était basse et rauque. Sa bouche humide.

— Nous vivions près d’ici. Nous allions et venions les uns chez les autres. Parfois on nous déposait chez des voisins, quand les temps étaient durs à la maison, mais



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