Les pirates de Parjar by Perry Rhodan - 167

Auteur:Perry Rhodan - 167 [Perry Rhodan - 167]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

DEUXIÈME PARTIE

LA CORVETTE DES CONDAMNÉS

CHAPITRE PREMIER

Don Masters observait fixement l’écran sur lequel les deux grands vaisseaux – un cube et une sphère – rétrécissaient comme sous la baguette d’un invisible magicien. Il pressentait déjà qu’au bout de ce voyage c’était la mort qui l’attendait.

Il chassa cette idée. Il était psychologue de métier, et la technique permettant de se débarrasser des pensées indésirables était l’un des outils de sa panoplie. Il considéra les deux navires, l’immense Krest IV et la nef composite des Bioposis, plus énorme encore, progressivement avalés par le vide de l’espace. Ce spectacle, il l’avait déjà contemplé des centaines de fois, et pourtant chaque nouvelle représentation le fascinait irrésistiblement.

En l’absence de tout point de repère, l’œil humain perdait sa capacité à évaluer les distances. Les deux géants spatiaux paraissaient toujours se trouver au même éloignement que cinq minutes plus tôt, quand le petit vaisseau avait appareillé pour son long périple. L’écartement semblait n’avoir pas changé tandis que les deux imposantes unités s’amenuisaient – et d’autant plus vite que la corvette accélérait. C’était un phénomène hallucinant, comme si l’Univers aspirait en lui la substance des bâtiments.

Les deux colosses se fondirent en une unique tache de luminosité faiblissante. Pendant deux ou trois secondes, l’œil fut abusé par l’effet de rémanence et persista à distinguer quelque chose là où plus rien n’était visible. Après quoi seule régna l’immensité du vide cosmique, à peine rompu çà et là par les points brillants, tous approximativement de la même taille et tous à la même distance apparente, des soleils d’une galaxie étrangère et hostile.

Don Masters ne sentait rien des forces entraînant le petit véhicule spatial dans une fantastique accélération. Restait toutefois perceptible le lent glissement de la couleur des étoiles – vers le bleu à l’avant, vers le rouge à l’arrière – et l’illusion de la déformation du cosmos dans le sens de la longueur jusqu’à ce que la KC-21, qui filait à présent à une vitesse relativiste, semblât immobile à l’intérieur d’un tube de dimension infinie.

Déverrouillant l’axe du fauteuil de pilotage, il le fit pivoter de cent quatre-vingts degrés. Pour quelqu’un d’accoutumé à l’immensité des locaux du Krest, le petit poste de commandement de la corvette apparaissait ridiculement étriqué : un cercle d’à peine dix mètres de diamètre, un plafond incurvé pour accorder davantage de place à l’écran panoramique, les pupitres de contrôle alignés le long de la paroi concave. Point. Le service était assuré par deux officiers et un sergent, le vaisseau étant actuellement en pilotage automatique. La trajectoire était programmée, et tant qu’aucun incident ne survenait nul n’avait à se soucier des problèmes d’astrogation.

C’était d’ailleurs la raison pour laquelle le psychologue, en pénétrant dans le poste central, avait trouvé inoccupé le siège du pilote. Étant justement à la recherche d’un endroit où il pourrait cogiter en paix, il avait saisi l’opportunité avec reconnaissance.

Il leva les yeux en entendant s’ouvrir l’écoutille principale. Entra un homme d’une stature exceptionnelle. Plus grand que Don Masters – fait déjà rare en soi –, il se

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