Les maîtres de Rome 03 - La couronne d'herbes by McCullough Colleen

Les maîtres de Rome 03 - La couronne d'herbes by McCullough Colleen

Auteur:McCullough, Colleen [Colleen, McCullough]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2016-06-24T00:00:00+00:00


Et pourtant tout cela n’était rien, comparé à la situation que Publius Rutilius Lupus devait affronter à l’est de Rome. Tout avait commencé quand Caius Perperna était arrivé à la tête d’une légion de nouvelles recrues, au lieu des deux de vétérans prévues ; ensuite, les choses ne firent qu’empirer. Marius et Caepio se consacraient entièrement au recrutement et à l’entraînement des soldats ; Lupus préférait mener une guerre épistolaire avec le Sénat. Ses troupes, et même certains de ses légats, se montraient hostiles ; que comptaient faire les sénateurs ? Rome voulait-elle ou non qu’Alba Fucentia fût protégée ? Et comment, alors qu’il n’avait pas le moindre vétéran à sa disposition ? Et quand allait-on rappeler Pompée Strabo ? Et quand allait-on le juger pour trahison ? Et quand allait-on lui rendre les deux légions que Strabo lui avait volées ? Et quand allait-il être débarrassé de Caius Marius ?

Lupus et Marius étaient installés sur la Via Valeria, à la sortie de Carseoli, dans un camp remarquablement fortifié – grâce à Marius, on s’en doute – ; Caepio était juste derrière eux, tout près de Varia, et prenait soin de se tenir à l’écart, arguant qu’il ne pouvait supporter l’ambiance qui régnait sous la tente du commandant en chef. Marius n’ignorait pas que le consul comptait marcher contre les Marses dès qu’il aurait suffisamment de troupes ; il ne cessait de répéter que les soldats étaient inexpérimentés, qu’il leur faudrait près de trois mois avant de pouvoir livrer bataille.

Lucius César était un indécis ; Lupus, un parfait incompétent. Il n’avait pratiquement aucune expérience militaire et faisait partie de ces stratèges en chambre persuadés que la bataille était terminée dès que l’ennemi apercevait une légion romaine. Il méprisait les Italiques, qu’il tenait pour de bucoliques fripouilles. De son point de vue, dès qu’on aurait rassemblé quatre légions, elles se mettraient en marche. Il avait pourtant compté sans Marius, qui s’opposait à cette idée : il refusa ainsi de les envoyer à Alba Fucentia, et les autres légats l’imitèrent. Ce qui provoqua un nouveau flot de lettres destinées au Sénat. Tout était la faute de Caius Marius, comme d’habitude.

C’est ainsi que Lupus dut ronger son frein jusqu’à la fin du mois de mai. Il réunit le conseil, ordonna à Caius Perperna de prendre le commandement de deux légions et d’emprunter, le long de la Via Valeria, le col qui donnait sur le territoire marse, avec pour objectif d’atteindre Alba Fucentia, soit pour lui venir en aide si elle était assiégée, soit pour la défendre contre toute attaque. Marius s’y opposa en vain, et Perperna partit avec ses hommes.

Le col en question était une gorge rocheuse, à près de quinze cents mètres d’altitude ; les neiges n’avaient pas encore tout à fait fondu. Les troupes se plaignirent du froid, et Perperna, soucieux de ne pas leur déplaire, négligea de poster suffisamment de guetteurs sur les hauteurs. Publius Praesenteius, à la tête de quatre légions de Péligniens assoiffés de victoire, l’attaqua alors que les Romains traversaient le col.



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