Les aventures de john davys by Alexandre Dumas

Les aventures de john davys by Alexandre Dumas

Auteur:Alexandre Dumas [Dumas, Alexandre]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Action & Aventure
Publié: 2011-01-13T23:00:00+00:00


CHAPITRE XVIII

De ce moment, il n’y eut plus d’hésitation dans mon esprit, et le projet que j’y ballottais depuis trois ou quatre jours y fut définitivement arrêté. Cependant je ne me laissai point aller, comme David, à une de ces aveugles vengeances qui peuvent avorter, et retombent alors sur celui qui l’a conçue. Je voulais délivrer l’équipage de son bourreau, mais non pas par un assassinat. M. Burke avait levé sur moi sa canne ; il m’avait insulté comme homme, c’était comme homme qu’il me rendrait raison. S’il me tuait dans un duel loyal, tout était dit : si c’était moi, au contraire, que le sort favorisait, ma carrière militaire était perdue ; car, ayant tiré l’épée contre un supérieur, je ne pouvais échapper à une condamnation capitale, si je remettais le pied sur le vaisseau. J’étais donc décidé, après le combat, à fuir en Grèce, en Asie Mineure ou en Égypte, mais à rester en Orient. Une seule pensée combattait cette résolution : c’était le souvenir de mon père et de ma mère, qui se présentait à mon esprit avec l’idée que je me séparais d’eux pour toujours. Mais tous deux étaient des âmes fortes, et j’étais sûr que mon père, tout le premier, lorsqu’il saurait quelle insulte m’avait été faite, approuverait la manière dont je l’avais repoussée.

Je commençai donc dès lors à tout préparer pour cet événement. Je fis la visite de ma bourse : elle contenait cinq cents livres sterling, tant en or qu’en traites, et c’était plus qu’il ne m’en fallait pour vivre deux ans à l’abri du besoin ; à l’âge que j’avais alors, deux ans sont deux siècles. J’écrivis à mon père et à ma bonne mère une longue lettre, pleine des sentiments que j’avais pour eux, et où je leur racontais, dans tous ses détails, ce qui s’était passé à bord du Trident depuis que je les avais quittés. L’expédition de Walsmouth, l’enlèvement de David, sa punition, sa mort, mon insulte, tout y était ; ma lettre s’arrêtait à la résolution que j’avais prise, et un mot de ma main, ajouté en post-scriptum, devait leur apprendre le résultat, si j’étais vainqueur ; si j’étais tué, au contraire, je priais M. Stanbow, dans une lettre qu’il devait recevoir de son côté, de faire passer à mes bons parents ces dernières lignes, que l’on trouverait sur moi, et qui leur seraient une preuve que j’étais mort en pensant à eux.

Une fois ces dispositions générales terminées, je fus plus tranquille ; il me semblait qu’il y avait commencement d’exécution, et qu’il était déjà trop tard pour que je revinsse sur la résolution prise. Je m’occupai donc des moyens. Proposer, à bord du bâtiment, un duel à M. Burke, eût été une folie : j’arrêtai, en conséquence, mon plan d’une tout autre façon.

Pour ses propres affaires ou pour celles du service, M. Burke était appelé, de temps en temps, à notre ambassade. Or, comme M. Burke, ainsi qu’on le sait, était médiocrement sociable et assez peu curieux, il s’y rendait ordinairement seul et par le chemin le plus court.



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