le satellite anti-solaire by Perry Rhodan - 194

Auteur:Perry Rhodan - 194 [Perry Rhodan - 194]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

CHAPITRE II

La nuit régnait sur Trade-City.

La nuit, mais pas l’obscurité, ni la tranquillité... L’empereur Anson Argyris se trouvait seul sur la terrasse ouest de son palais. Il avait éteint l’éclairage, débranché l’écran d’énergie, et il respirait l’air frais à pleins poumons. Des astroports, la rumeur des vaisseaux au décollage ou à l’atterrissage montait puis décroissait régulièrement. Le transmetteur de conteneurs s’illuminait par moments tel un soleil rouge, envoyant son flux de marchandises vers le récepteur du Système Fantôme ou rematérialisant les immenses parallélépipèdes expédiés sur Olympe. De là, les royaumes stellaires comme les planètes indépendantes étaient approvisionnés en produits terraniens de qualité.

Dans la ville de Trade-City, encore en expansion, les grandes banques, les sociétés financières et les bureaux commerciaux travaillaient sans interruption, les équipes de nuit succédant à celles de jour. Que ce soit dans des locaux austères, dans des salles d’apparat ou des bars luxueux, des bénéfices s’estimaient, des affaires se concluaient qui se chiffraient en milliards de solars, et les partenaires célébraient les tractations particulièrement avantageuses.

Mais tout ne se déroulait pas aussi paisiblement.

Dans des pièces spéciales à l’abri des écoutes, des rapports étaient analysés, de nouveaux ordres émis pour des opérations d’espionnage ou de sabotage. De temps à autre, des agents coupables d’une erreur la payaient de leur vie. C’était le revers de la médaille : Trade-City était également devenue le terrain d’action de la plupart des services secrets galactiques.

La raison en résidait dans le mystère qui entourait l’origine des marchandises terraniennes. Personne ne savait où se trouvaient les mondes industriels qui les produisaient. Aucun de ceux qui se posaient la question ne se doutait qu’il n’y avait pas de centres secrets, mais que cette manne arrivait en droite ligne du Système Solaire, que les initiés désignaient sous le nom de « Système Fantôme »,

C’est ainsi que toutes les puissances stellaires fondées par des émigrés d’origine terranienne - l’Impérium du dictateur Dabrifa, la Coalition de Carsual et l’Union Central-Galactique en tête - s’efforçaient de découvrir la position des prétendues planètes industrielles. On ne se résignait pas à ce que l’« héritage » de l’Humanité repose entre les seules mains du patriarche des Libres Marchands, l’empereur Anson Argyris. Des armées d’experts juridiques étaient mobilisées afin de démontrer la non-validité de cet héritage. Les descendants des humains s’estimaient lésés. Avant tout cependant, ils enviaient au souverain d’Olympe les plantureux bénéfices qu’il engrangeait.

Anson Argyris lâcha un rire discret en évoquant cette image.

Derrière lui, il perçut, à peine audibles, des bruits furtifs. Il ne se retourna pas : il avait identifié l’intrus à son pas et au son de sa respiration. La tête d’un robot de type Vario-500 contenait des détecteurs et des unités d’exploitation performantes, qui surpassaient l’instinct primitif disparu chez les Hommes au cours des millénaires.

Le maorghy, un grand félursidé tacheté de jaune et de vert que l’on appelait communément « ours-chat », vint frotter son dos contre la hanche droite d’Argyris. Ce faisant, il émettait un ronronnement aussi sonore que le roulement d’une centaine de tambours. L’empereur le gratta distraitement derrière ses oreilles pointues et mobiles.

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