Le page du duc de savoie ii by Alexandre Dumas

Le page du duc de savoie ii by Alexandre Dumas

Auteur:Alexandre Dumas [Dumas, Alexandre]
La langue: fra
Format: epub
Tags: - Divers
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


XIII

Du double avantage qu’il peut y avoir à parler le patois picard.

Jusqu’à présent, nous avons fait tous les honneurs du siège aux assiégés ; il est temps que nous passions un peu – ne fût-ce que pour la visiter – sous la tente des assiégeants.

Au moment où Coligny et ce groupe d’officiers que nous appellerions aujourd’hui l’état-major faisaient le tour des murailles afin de se rendre compte des moyens de défense de la ville, un autre groupe non moins important accomplissait son périple extérieur afin de se rendre compte des moyens d’attaque.

Ce groupe se composait d’Emmanuel Philibert, du comte d’Egmont, du comte de Horn, du comte de Schwarzenbourg, du comte de Mansfeld et des ducs Éric et Ernest de Brunswick.

Parmi les autres officiers formant un groupe à la suite du premier, chevauchait, toujours insoucieux de tout, excepté de la vie et de l’honneur de son bien-aimé Emmanuel, notre ancien ami Scianca-Ferro.

Par ordre exprès d’Emmanuel, Leona était demeurée à Cambray avec le reste de la maison du duc.

Le résultat de l’examen avait été que la ville, abritée derrière de mauvaises murailles, manquant d’une garnison et d’une artillerie suffisantes, ne pouvait tenir plus de cinq ou six jours ; et c’était ce que le duc Emmanuel avait mandé à Philippe II qui, lui aussi, non par ordre supérieur, mais par prudence suprême, était demeuré à Cambray.

Au reste, six ou sept lieues seulement séparaient les deux villes, et, si Emmanuel avait choisi pour Leona la résidence royale, c’est que la nécessité de communiquer de vive voix avec Philippe II devant amener de temps en temps à Cambray le généralissime de l’armée espagnole, celui-ci avait calculé que chacun des voyages qu’il y ferait lui serait une occasion de voir Leona.

De son côté, Leona avait consenti à cette séparation, d’abord et avant toute chose parce que, dans cette vie de dévouement, d’amour et d’abnégation qu’elle avait adoptée, un désir d’Emmanuel devenait un ordre pour elle ; ensuite parce que cette distance de six ou sept lieues, quoiqu’elle créât une absence réelle, était illusoire sous le rapport de l’éloignement puisque, au moindre sujet d’inquiétude qui lui serait donné, la jeune fille, avec cette liberté d’action que lui laissait l’ignorance où chacun – excepté Scianca-Ferro – était de son sexe, pouvait, en une heure et demie, être au camp d’Emmanuel Philibert.

Au reste, depuis le commencement de la campagne, Emmanuel, quelle que fût la joie que lui donnât la reprise des hostilités, – reprise à laquelle il avait, par les tentatives faites sur Metz et sur Bordeaux, au moins autant contribué que l’amiral par sa tentative sur Blois, – depuis le commencement de la campagne, disons-nous, Emmanuel Philibert semblait, moralement du moins, avoir vieilli de dix ans. Jeune capitaine de trente-et-un ans à peine, il se trouvait à la tête d’une armée chargée d’envahir la France, commandant à tous ces vieux chefs de Charles Quint et jouant sa propre fortune, à lui, derrière la fortune de l’Espagne.

En effet, du résultat de la campagne entreprise allait dépendre son avenir,



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