Le lever du voile by Eva Dupea

Auteur:Eva Dupea [Dupea, Eva]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Amour, Ange, Âme
Publié: 2013-03-24T23:00:00+00:00

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Dans les tunnels sinueux et peu accueillants des catacombes de la capitale française, deux ombres se faufilaient sur les murs confectionnés d’ossements humains. Adrian était toujours en vie et marchait à présent sous Paris en compagnie de Lucifer. Ce dernier n’avait pas mis les pieds dans cet endroit depuis plusieurs siècles déjà. Il n’appréciait guère les sorciers, et encore moins Zorian qu’il n’avait pas revu depuis plus de deux siècles. Depuis longtemps, les sorciers étaient accusés de cultiver le culte du diable. L’église avait ainsi proclamé que la sorcellerie était une hérésie, punissant qui que ce soit que l’on accusât d’en être.

En 1484, le pape Innocent VIII lança le signal de la chasse aux sorcières en rédigeant un document qui organisait la lutte contre la sorcellerie et élargissait la mission de l’inquisition. La persécution fut véritablement lancée à grande échelle en 1486. Commença alors un mouvement d’arrestations dans toute l’Europe. Principalement en Allemagne, en Suisse et en France. Cette première vague dura une quarantaine d’années. Les tribunaux des régions catholiques, mais surtout des régions protestantes envoyaient les sorcières au bûcher. Entre cinquante mille et cent mille victimes auraient périls, un chiffre démesuré étant donné la population moindre de l’époque.

L’Angleterre fut le seul pays à ne pas utiliser la torture sur les accusés pour obtenir leurs aveux. C’est pour cette raison que beaucoup d’entre eux s’y sont réfugiés. Les victimes des procès en sorcellerie étaient pour la plupart des femmes de classe populaire. Les condamnations pouvaient parfois être étendues à leurs enfants, surtout s’il s’agissait de filles. Les prêtres eux-mêmes n’étaient pas à l’abri, et bon nombre ont dénoncé pour éviter l’accusation. En France, la persécution s’est arrêtée après 1680. Le parlement de Paris qui croyait beaucoup moins aux démons que les justices de province, finit par nier toutes réalités aux maléfices.

Les sorciers et sorcières ayant survécu à ce génocide lancé par l’église se firent discrets et partirent s’isoler dans les pays plus pacifistes. C’est lors du dernier jugement que Zorian fit la rencontre de Lucifer. La dernière sorcière à avoir été condamnée fut Anna Göldin. Celle-ci fut engagée par la famille du médecin Jacob Tschudi pour s’occuper de ses cinq filles. Quelques mois s’écouleront avant qu’elle ne soit accusée d’avoir ensorcelé sa deuxième fille, alors âgée de huit ans. Des aiguilles furent trouvées à plusieurs reprises dans le bol de lait de la petite, également dans son pain.

Elle tomba malade, et cela s’empira après qu’Anna fut renvoyée de la maison. Selon les témoins, l’enfant était comme possédée, victime de convulsions et d’une fièvre qu’on ne pouvait combattre. Accusée de pratiquer la magie noire sur l’enfant, Anna Göldin fut arrêtée et envoyée à Glaris en Suisse pour être soumise à la torture, ceci dans le but de lui faire avouer ses liens avec le diable. Le procès fut rapide, Anna refusant d’avouer un acte qu’elle n’avait pas commis. Pendant ce temps, la petite fille s’était doucement remise. L’amélioration de son état prouvait que la sorcière n’avait plus d’emprise sur sa victime.

Mais ce n’était pas la réalité.

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