Le bal des piqués by John MacPartland

Le bal des piqués by John MacPartland

Auteur:John MacPartland [MacPartland, John]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature américaine, Policier
Éditeur: Gallimard - Série Noire
Publié: 1960-11-14T23:00:00+00:00


CHAPITRE VIII

Il y a certaines démarches de politesse qu’on ne peut éluder. Après ma conversation avec Milt, je téléphonai au bureau du coroner et demandai si Chris pouvait se trouver chez le shérif d’ici quelques minutes. Je donnai ensuite un coup de fil à Gertrude pour lui annoncer que je ne viendrais pas au bureau de la journée, ni même peut-être d’ici quelques jours.

Impressionnée par ma voix d’homme parfaitement à jeun, elle se montra presque aimable. J’estimai que le moment était mal choisi pour lui préciser que je ne me manifesterais peut-être jamais plus.

Je me rendis à Salinas, trajet de quelques minutes à peine et pris sur moi, étant donné les circonstances, de ranger ma voiture dans la zone de stationnement officielle.

Les adjoint du shérif et les employés étaient tous des amis, ce qui ne me facilitait pas la tâche pour aborder la question. Ils me regardaient d’ailleurs d’un air bizarre ; vous pensez, le coup du viol !

— En revenant de San Francisco, j’ai crevé…

— Et alors, Pat ? Tu veux qu’on te conduise quelque part ou quoi ?

— Quand j’ai ouvert mon coffre, j’ai trouvé un cadavre dedans.

— Quoi !

— Le cadavre d’une femme. Une certaine Astrid Pavment.

Un profond silence s’ensuivit. Les shérifs adjoints et les scribouillards échangèrent des coups d’œil en évitant de me regarder. Le premier secrétaire alla chercher le shérif. C’est à ce moment-là, je crois, qu’ils reconnurent le nom. Le Chronicle et l’Examiner ont un gros tirage à Salinas et à Monterey ; d’ailleurs le Californian, aussi bien que le Monterey Peninsula Herald, canards locaux publiés à Salinas, avaient sûrement passé un entrefilet sur l’affaire. Aucun des journaux locaux n’avait dû en faire un plat, puisqu’ils répugnaient, en principe, à étaler le scandale, sous toutes ses formes, mais l’incident avait sûrement été signalé et on devait se rappeler le nom d’Astrid Pavment.

Personne dans le bureau ne se montrait particulièrement jovial maintenant. Quand le shérif nous rejoignit, Chris était arrivé. J’emmenai un groupe de policiers à ma voiture et ouvris le coffre.

J’expliquai alors comment j’avais sorti la roue de secours et posé l’autre sur le corps. La rigidité cadavérique avait fait son œuvre et j’avais eu autant de mal à déplacer le corps qu’à bouger une statue pesante et tarabiscotée représentant une femme courbée en avant, la tête entre les genoux.

Astrid Pavment avait été étranglée et les marques laissées par les doigts d’acier de son meurtrier sur son cou étaient parfaitement visibles. La mort avait eu raison de sa beauté réfrigérante. Elle était vêtue du déshabillé lamé or.

— Qu’avez-vous à déclarer, Pat ?

— La dernière fois que j’ai vu cette femme, c’est quand elle portait plainte contre moi, au commissariat de San Francisco.

— Pour tentative de viol ?

— Oui, mais c’était du bidon.

Personne n’émit le moindre commentaire. Le shérif se tourna vers le coroner et ils se mirent à envisager les mesures à prendre.

— Elle a probablement été tuée à San Francisco.

— Probablement, mais nous sommes obligés de procéder à l’autopsie et à l’enquête préliminaire ici même.

— Nous allons garder Murphy à la disposition de la police de San Francisco jusqu’à l’enquête. Ils pourront venir ensuite le ramasser.



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