L'assassin du golf by J. B. Livingstone

L'assassin du golf by J. B. Livingstone

Auteur:J. B. Livingstone [Livingstone, J. B.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature française, Policier
Éditeur: du Rocher
Publié: 2017-06-18T00:00:00+00:00


CHAPITRE XX

Le regard de Robert Garrick était désespéré.

— Mais qu’est-ce que vous m’avez fait faire là, répéta-t-il, atterré.

— Je suis désolé, monsieur Garrick ; mais votre coup n’est quand même pas mauvais.

L’imprimeur se pencha sur le désastre.

— Mais regardez, regardez… un divot, c’est un divot !

Le divot, la hantise du joueur de golf, cette motte d’herbe ou de gazon arrachée lors d’un coup quelque peu raté, à la suite d’un défaut de position. Et qui plus est, un divot dans la terre sacrée de l’Old Course !

Se conformant à l’étiquette, Robert Garrick s’évertua à réparer aussitôt les dégâts ; puis il se dirigea à pas pressés vers l’endroit où la balle était tombée, et supprima la trace de l’impact en utilisant une fourchette à pitch qu’il introduisit sous la marque creusée dans l’herbe, en soulevant délicatement la terre, avant de procéder à un nivellement avec la tête d’un club.

Ce travail effectué, l’imprimeur revint vers Higgins et Marlow, stoïques sous la pluie d’Écosse.

— Je ne me souviens même pas de votre question, inspecteur.

— Elle avait trait à votre intérêt pour le monstre du Loch Ness, monsieur Garrick.

— J’ai dû imprimer des dizaines d’ouvrages sur le sujet.

— Croyez-vous à l’existence de Nessie ?

— Quel Écossais n’y croit pas, par respect de la tradition ? Dans un domaine comme celui-là, la science ne réussira jamais à détruire le mythe, fort heureusement.

— Avez-vous coutume de voyager souvent à l’étranger ?

La question étonna Robert Garrick.

— Non… Je ne me souviens même pas d’avoir quitté l’Écosse ; pourquoi irait-on chercher ailleurs le bonheur qu’on a sous les pieds ? Si vous n’avez pas d’autres questions, j’aimerais reprendre mes esprits avant de continuer.

— Bonne chance, monsieur Garrick.

La pluie donnait à l’Old Course une allure d’une dignité incomparable ; combien de grands golfeurs avaient dû affronter les éléments, plus ou moins déchaînés, sans perdre de vue le trou dans lequel la petite balle blanche devait entrer, au terme de trous savamment frappés et dosés ?

Higgins et Marlow se dirigèrent vers l’immense green du trou seize. Après avoir vaincu les bunkers, le golfeur pouvait se croire en sécurité au moment d’aborder le magnifique gazon, entretenu à la perfection ; n’était-ce pas la terre promise, quoiqu’herbeuse et mouillée, dont l’aspect verdoyant et pacifique marquait la fin d’un long effort ?

Hélas pour les compétiteurs, les greens de l’Old Course de Saint Andrews n’étaient pas paradisiaques, mais diaboliques ! Les trous deux et seize étaient, sans conteste, ceux qui présentaient les greens les plus ardus que bien peu de golfeurs abordaient en confiance.

Lorsque Steve Hook vit approcher les deux policiers, il rangea son club dans un grand sac et mit les poings sur les hanches.

Grand, maigre, le visage anguleux, le haut fonctionnaire faisait songer à une lame de couteau ; vêtu de gris, les yeux gris, il semblait capable de demeurer immobile pendant des heures. Son regard était froid et perçant.

— Je n’ai pas fini de jouer, messieurs ; être importuné à ce moment du parcours est particulièrement désagréable.

— Nous sommes conscients



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