L’Héritage de Caliban by Gav Thorpe

L’Héritage de Caliban by Gav Thorpe

Auteur:Gav Thorpe
La langue: fra
Format: epub, mobi
Publié: 2019-09-03T13:02:00+00:00


Foi

Telemenus fut réveillé par un faible grattement. Tout était noir à part une tache de lumière qui l’entourait, mais sans rien éclairer d’autre. Il était hors de son armure, agenouillé sur un sol dur, mais tout ce qu’il voyait du plancher dans le cercle de lumière était une surface plate et blanche. Il y posa une main et ne sentit ni chaud ni froid.

— C’est ça la mort ? » demanda-t-il, ayant vite réalisé qu’il ne pouvait se trouver dans aucun endroit accessible aux mortels. « Est-ce là ce qui nous attend ? L’oubli ? »

Sa voix fut avalée par le néant.

Une autre lumière apparut, une forme brillante qui grossissait encore et encore. C’était un crâne grand trois fois comme Telemenus. Il flottait juste hors de sa portée. Telemenus était certain d’entendre le battement d’ailes gigantesques, et quelque chose bougea dans les ténèbres derrière lui. Un aigle se posa au sommet du crâne et regarda le space marine d’un œil unique ; l’autre n’était qu’une orbite vide dans laquelle avait été fixée une gemme rouge.

— Qu’es-tu ? » demanda Telemnus.

— Tu me connais. » La voix était incroyablement puissante, mais sans être forte. Elle emplit Telemenus, bien plus que ne l’aurait fait un simple son. « Je suis le commencement et la fin. Je suis le héraut et je suis la solution. Je suis le créateur et je suis le destructeur.

— Pardonne-moi, seigneur Empereur ! » cria Telemenus en se prosternant, le front posé au sol, les paumes ouvertes de chaque côté. « Je ne suis pas digne. »

— Pas encore. Regarde-moi Telemenus. »

Le space marine se força à lever les yeux, mais sans se redresser. Il tremblait, toutes les fibres de son être balayées par une vague d’énergie vibrante. L’aigle était immobile, ses griffes enfoncées dans l’os du crâne géant. Des flammes distantes brûlaient dans les orbites de l’apparition, et dans ces flammes, Telemenus vit son reflet, une minuscule silhouette consumée par le feu.

— Je sers ta volonté.

— Et j’accepte ton service. » Une vague de chaleur humaine traversa Telemenus ; une sensation qu’il n’avait pas ressentie depuis ce qui lui semblait être une éternité, réprimée par l’entraînement, supprimée par la suggestion hypnotique. C’était le sentiment d’être aimé. Une émotion qu’il n’avait même jamais connue dans son enfance, balayée qu’elle avait été par la misère et les bains de sang, mais son corps se souvenait. Dans la matrice et le berceau, un amour pur, inconditionnel, et c’était la même chose qu’il recevait de la part de l’Empereur.

— Je suis mort ? » Telemenus redoutait de poser cette question. Quelle chose étrange que dans la vie il n’eut jamais craint la mort.

Il fut ébranlé par la terreur à cette pensée. Comme c’était bizarre d’avoir peur, et la peur elle-même ajouta à la sensation, se renforçant pour alimenter sa frayeur jusqu’à des niveaux impensables. Maintenant qu’il était séparé de son enveloppe mortelle, l’émotion était brute, sans le carcan des stimulants chimiques et des thérapies hormonales. La peur qui s’était emparée de lui était primale, irrépressible.



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