La san-felice - tome 3 by Alexandre Dumas

La san-felice - tome 3 by Alexandre Dumas

Auteur:Alexandre Dumas [Dumas, Alexandre]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Action & Aventure
Publié: 1865-07-02T23:00:00+00:00


CI – LA TEMPÊTE

En voyant la facilité des manœuvres de la Minerve et comment, pareille à un bon cheval, elle semblait obéir à son commandant, Ferdinand commençait à regretter de ne s’être point embarqué avec son vieil ami Caracciolo, comme il lui avait promis de le faire, au lieu de s’embarquer sur le Van-Guard.

Il descendit dans la grande chambre et trouva la reine et les jeunes princesses assez calmes. Depuis le jour venu, elles avaient pris quelque repos. Le jeune prince Albert seul, délicat de santé, avait été atteint de vomissements et était couché sur la poitrine d’Emma Lyonna, qui, admirable dans son dévouement, n’avait pas pris un instant de repos et ne s’était occupée que de la reine et de ses enfants.

On courut des bordées toute la journée ; seulement, les bordées devenaient d’autant plus fatigantes que la mer était devenue plus dure. À chaque virement de bord, les souffrances du jeune prince redoublaient.

Vers trois heures de l’après-midi, Emma Lyonna monta sur le pont. Il ne fallait pas moins que sa présence pour dérider le front de Nelson. Elle venait lui dire que le prince était très-mal et que la reine faisait demander s’il n’y avait pas moyen d’atterrir quelque part ou de changer de route.

On était à la hauteur d’Amantea, à peu près : on pouvait relâcher dans le golfe de Sainte-Euphémie. Mais que penserait Caracciolo ? Que le Van-Guard n’avait pas pu tenir la mer, et que Nelson, ce vainqueur des hommes, avait été à son tour vaincu par la mer ?

Ses désastres maritimes étaient célèbres presque à l’égal de ses victoires. Il y avait un mois à peine que, dans le golfe de Lyon, son bâtiment, dans un coup de vent, avait été démâté de ses trois mâts, et était rentré dans le port de Cagliari rasé comme un ponton, à la remorque d’un autre de ses bâtiments, moins endommagé que lui.

Il interrogea l’horizon avec cet œil profond du marin, à qui tous les signes du danger sont connus.

Le temps n’était point rassurant. Le soleil, perdu dans les nuages, qu’il teignait à grand’peine d’une lueur jaunâtre, s’affaissait lentement à l’occident, en coupant le ciel de ces irradiations qui annoncent du vent pour le lendemain, et qui font dire aux pilotes : « Gare à nous ! le soleil est affourché sur ses ancres ! » Le Stromboli, que l’on commençait d’entendre gronder dans le lointain, était complétement perdu, ainsi que l’archipel d’îles au-dessus desquelles il s’élève, dans une masse de vapeurs qui semblaient flotter sur la mer et venir au-devant des fugitifs. Du côté opposé, c’est-à-dire vers le nord, le temps était assez dégagé ; mais, aussi loin que l’œil pouvait s’étendre, on ne voyait d’autre bâtiment que la Minerve, qui, opérant exactement les mêmes évolutions que le Van-Guard,semblait son ombre. Les autres vaisseaux, profitant de la permission donnée par Nelson, manœuvre indépendante, ou s’étaient abrités dans le port de Castellamare, ou, prenant la bordée de l’ouest, s’étaient réfugiés dans la haute mer.

Si le vent tenait



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.