Intelligence en perdition by Perry Rhodan - 216

Intelligence en perdition by Perry Rhodan - 216

Auteur:Perry Rhodan - 216 [Perry Rhodan - 216]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


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Coden Opprus était un individu de haute taille, massivement bâti. Si ses mouvements paraissaient gauches, ils étaient néanmoins vigoureux. C’était un homme plein d’humour mais il avait presque complètement perdu sa joie de vivre au cours des derniers mois.

Il était assis aux commandes du véhicule qui filait dans un large tunnel. Pohklym se trouvait à son côté, grave et silencieux comme toujours.

Le sergent Gryndheim s’était calé sur le siège arrière et regardait avec méfiance par la vitre. Il n’y avait pas grand-chose à voir. Avant la catastrophe, les voies de ce type étaient bondées. Maintenant, même les postes de contrôle étaient désertés. D’après les dernières nouvelles, des galeries à l’extérieur d’Empire-Alpha s’étaient effondrées. Les groupes d’immunisés en mission parlaient constamment de destructions d’envergure. Les activités des bandes de pillards n’étaient pas seules en cause. L’absence de supervision humaine d’un système à ce point automatisé y était aussi pour beaucoup.

— J’aimerais savoir comment ils sont entrés dans la station météorologique, réfléchit Opprus à voix haute. Ils en ont déjà détruit plusieurs, mais j’avais cru qu’ils ne trouveraient jamais la principale.

Gryndheim se pencha vers lui.

— Vous pensez à une attaque programmée ?

— Les Homo superior !

— Cela irait à l’encontre des accords que Rhodan a conclus avec ces têtes d’œuf. Je crois que nous pouvons nous fier aux Premiers Orateurs, répondit le radio, quelque peu pensif. Je me demande souvent si ces Nouveaux Humains ne sont pas dans le vrai.

Coden Opprus le dévisagea avec intérêt.

— Comment ça ?

— C’est une question d’évolution, essaya d’expliquer le radio. L’Humanité s’est entièrement vouée à la technologie. Elle ne peut plus exister sans elle. Et aujourd’hui, elle ne maîtrise plus l’instrument qu’elle a elle-même créé et risque l’anéantissement.

Le véhicule décrivit une longue courbe. Son conducteur agrippait le volant des deux mains.

— Vous croyez que les plans des Homo superior constituent une véritable alternative ?

— Certainement pas à ce stade, répliqua le sergent en secouant la tête. Mais imaginez un moment que nous ayons pris une autre voie, celle du développement spirituel. Savez-vous où nous serions aujourd’hui ?

— En Enfer, répondit Opprus sur un ton grave. Ou au Ciel – où que cela puisse être.

L’homme corpulent se laissa aller en arrière et croisa les bras.

— Nous avons conquis l’espace et envoyé des astronefs dans des galaxies lointaines. Seulement, cette victoire est trompeuse. Qu’avons-nous vraiment obtenu au final, Opprus ? Je veux parler maintenant de la somme de nos connaissances. Nous savons depuis longtemps que deux et deux font quatre. À ce stade, nous pensions déjà avoir atteint le seuil de la connaissance universelle. Et qu’apprenons-nous ensuite ? Que quatre et quatre font huit. Vous voyez ? Nous ne faisons qu’accumuler des données sans réellement les comprendre. On pourrait nous comparer à des aveugles qui tâtonnent un peu partout, qui touchent des choses sans discerner ce dont il s’agit véritablement.

— Mais vous êtes un véritable philosophe ! s’écria le colonel, surpris.

— Un développement spirituel nous aurait amenés jusqu’aux frontières du cosmos. De toute façon, il est trop tard pour cela.



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