Higgins 14 - La vengeance d'Anubis by Christian Jacq

Auteur:Christian Jacq [Jacq, Christian]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Thriller
Éditeur: n/a
Publié: 2014-06-05T22:00:00+00:00

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Les marches de l’escalier ressemblaient à celles du temple de Dendera, en Haute Égypte, menant à la terrasse où, lors du Nouvel An, le soleil régénérait les objets utilisés pendant les rituels. Ici, pas de lumière éclatante, mais une faible clarté provenant d’une crypte voûtée.

S’habituant à la pénombre, Higgins et Marlow distinguèrent un lit de momification en albâtre, quatre vases canopes à l’effigie des fils d’Horus et une série d’instruments proches de ceux qu’utilisaient les chirurgiens. Sur une longue table en sycomore, des tissus, des pots d’onguents et d’aromates.

Une odeur d’encens emplissait l’atmosphère.

Debout contre le mur du fond, un sarcophage décoré des figures de deux déesses, Isis et Nephtys, battant des ailes afin d’offrir l’air de la vie au ressuscité. Le visage de ce dernier n’était pas celui d’un humain, mais d’un chien !

– Un magnifique setter âgé d’une douzaine d’années, commenta Sullivan Onnofris ; ses maîtres tenaient à sa survie, et je viens de terminer une momification de première classe, complétée par des formules rituelles. En Égypte ancienne, l’animal n’était considéré ni comme un être inférieur à l’homme, ni comme une chose inanimée, son statut actuel selon la quasi-totalité des corpus législatifs.

Marlow se demandait comment Higgins pouvait garder son calme en évoluant dans cette antichambre de l’enfer ! L’ex-inspecteur-chef s’intéressait aux outils et aux ingrédients nécessaires au travail de cet embaumeur surgi du fond des âges.

– Je respecte strictement les méthodes anciennes qui ont fait leurs preuves, affirma Onnofris.

– Qu’en pense l’égyptologue Naïma White, spécialiste d’Anubis ?

– J’ai eu l’occasion de la rencontrer, et nous nous sommes affrontés plutôt rudement. À l’image de la plupart de ses collègues, c’est une intellectuelle qui ne dépasse pas le cadre étroit de ses publications scientifiques et ne met pas en pratique les enseignements des Anciens. Mon labeur sort du champ de ses compétences et lui paraît aussi insolite qu’effrayant.

– Vous êtes-vous heurtés à l’occasion du projet Anubis ?

– Pas vraiment. Nous avons chacun donné des indications au fabricant, Horatio Bridge, un menuisier de première force, très attentif. Il boit sans doute un peu trop et n’a pas bon caractère, mais ces défauts ne l’ont pas empêché de mener à terme un difficile travail. Bien qu’éloigné de la perfection des sculptures anciennes, sa statue ne déshonore pas Anubis. C’est grâce à cet artisan que le dieu a circulé en barque sur la Tamise et attiré les regards de milliers de curieux ; certains se souviendront à jamais de sa présence.

– Horatio Bridge aurait-il évoqué une quelconque animosité à l’égard de Peter Lewis ? interrogea Marlow.

Le momificateur hocha la tête négativement.

– Et l’égyptologue Naïma White ?

Même réaction.

Higgins examinait les bandelettes, alignées sur une étagère.

– Du lin royal ?

– Seriez-vous fin connaisseur, inspecteur ?

– Un modeste amateur qui admire la qualité de ces tissus.

– C’est l’une des clés d’une momification réussie, indiqua Sullivan Onnofris. Le lin doit être récolté au bon moment et traité selon les méthodes ancestrales. Je me sers de tissus plus ordinaires comme rembourrage à la place des viscères, mais l’enveloppement du corps nécessite de parfaites bandelettes, capables de traverser les siècles.

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