04 - Les enquêtes de Setna by Christian Jacq

04 - Les enquêtes de Setna by Christian Jacq

Auteur:Christian Jacq [Jacq, Christian]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: XO Editions
Publié: 2015-08-21T22:00:00+00:00


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Après s’être abandonnée aux mains expertes d’une des masseuses du palais, Sékhet s’apprêtait à rejoindre Setna dans leurs appartements privés, où sommeillait déjà le chien Geb, lorsque l’un des gardes préposés à sa sécurité lui annonça la requête d’un visiteur inattendu, un « prêtre pur », souhaitant la voir de toute urgence.

Le crâne rasé, trapu, vêtu d’une chemise aux manches bouffantes et d’une longue robe blanche que nouait à la taille une ceinture colorée, le prêtre était porteur de deux étranges objets, un coffre rectangulaire à la fermeture en forme de deux têtes de lion, et un grand étui triangulaire aux deux extrémités pointues.

— La Supérieure du temple de la déesse-Lionne vous fait parvenir ces deux trésors ; inquiète de son état de santé, elle tenait à vous les transmettre.

— Serait-elle si gravement malade ?

— J’en ai peur.

— Je me rendrai auprès d’elle dès demain matin.

Le prêtre posa le coffre sur le dallage et recula, comme s’il en avait peur.

— Ouvre-le, ordonna Sékhet.

Hésitant, le messager mania les deux têtes de lion, débloquant le couvercle.

Sékhet s’approcha et sortit un rouleau de papyrus, dont elle brisa le sceau. Il s’agissait d’un traité de médecine ancien, consacré à la gynécologie ; superbe cadeau, en effet !

Le prêtre dévoila le contenu de l’étui triangulaire : une étoffe pliée et une fiole qu’il remit à la thérapeute.

— La Supérieure vous demande un remède identique.

Sékhet la déboucha et… la huma. L’odeur était caractéristique : un puissant anesthésique1 qu’utilisaient les médecins pour soulager les douleurs, notamment en fin de vie.

Extrayant de sa manche un mouchoir imprégné de cette substance, le faux prêtre bondit et le plaqua sur le visage de la jeune femme ; stupéfaite, elle ne lui opposa qu’une faible résistance et sombra vite dans l’inconscience.

Selon Kékou, qui avait fourni le produit, sa fille dormirait profondément pendant au moins deux heures, le temps de la transporter hors du palais, jusqu’au point de ralliement.

L’opération s’était déroulée sans bruit, le calme régnait. Le kidnappeur ôta ses beaux vêtements, cachant une tunique grossière, puis enveloppa sa victime de l’étoffe qu’il avait apportée ; avant de recouvrir son visage, il éprouva l’envie brutale d’abuser de cette beauté aux formes parfaites.

Une crainte le retint : la réaction de Kékou. S’il apprenait ce viol, le mage le tuerait.

À regret, le faux blanchisseur chargea son fardeau sur son épaule, se dirigea vers les communs et emprunta un escalier menant à la cour des ateliers.

Un soldat en gardait l’accès.

— Où vas-tu, mon gars ?

— Livrer ce linge sale à la buanderie.

— À cette heure ?

— Ordre de la dame Sékhet. Tu connais les princesses : elles exigent toujours des robes impeccables ! La journée a été longue… Je livre, et je dors.

Le garde libéra le passage.

Le faux blanchisseur traversa la cour, contourna la buanderie, encore en activité, et longea les écuries à pas lents, de manière à ne pas effrayer les chevaux. Il pensait à l’énorme récompense qui ferait de lui un homme riche ; en accomplissant cet exploit impossible, l’employé du palais avait trahi Ramsès, mais le discours de Kékou était convaincant.



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