Une terre promise by Barack Obama

Une terre promise by Barack Obama

Auteur:Barack Obama
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Fayard
Publié: 2020-10-22T10:29:17+00:00


À LA FIN DU SOMMET de Londres, le G20 avait réussi à trouver un accord en réponse à la crise financière internationale. Le communiqué final, diffusé conjointement par tous les chefs d’État présents, comprenait les priorités américaines, comme l’implication accrue dans les politiques de relance et le refus du protectionnisme, ainsi que des mesures visant à faire disparaître les paradis fiscaux et améliorer les outils de contrôle financiers, qui étaient importantes aux yeux des Européens. Les BRICS pouvaient se réjouir de l’engagement pris par les États-Unis et l’Union européenne d’examiner de possibles changements dans leur représentation à la Banque mondiale et au FMI. Dans un élan d’enthousiasme, Sarkozy nous a empoignés, Tim et moi, alors que nous sortions du bâtiment.

« Cet accord est historique, Barack ! a-t-il lancé. Ça a été possible grâce à vous… Non, non, c’est vrai. Et monsieur Geithner, là… il est formidable ! » Sarkozy s’est alors mis à scander le nom de famille de mon secrétaire au Trésor comme un fan de football, suffisamment fort pour que plusieurs têtes se tournent dans la salle. Je n’ai pu m’empêcher de rire, non seulement en constatant que Geithner se sentait un peu mal à l’aise, mais aussi en découvrant l’expression d’Angela Merkel – elle venait juste de terminer sa lecture du communiqué et regardait à présent Sarkozy comme une mère son enfant turbulent.

La presse internationale a considéré que le sommet avait été un succès : non seulement l’accord était plus substantiel que prévu, mais notre rôle central dans les négociations avait contribué, au moins partiellement, à retourner en notre faveur l’opinion selon laquelle la crise financière avait terni de façon permanente le leadership américain. Au cours de la conférence de presse finale, j’ai pris soin de remercier tous ceux qui avaient joué un rôle, louant Gordon Brown, en particulier, pour le rôle de leader qu’il avait assumé, et faisant valoir que, dans ce monde interconnecté, aucune nation ne pouvait faire cavalier seul. Résoudre de grands problèmes, ai-je dit, exigeait le type de coopération internationale que l’on avait vue à l’œuvre à Londres.

Deux jours plus tard, un journaliste, souhaitant que je commente cette déclaration, m’a demandé mon point de vue sur l’exceptionnalisme américain. « Je crois en l’exceptionnalisme américain, ai-je affirmé. Tout comme je soupçonne les Britanniques de croire en l’exceptionnalisme britannique, et les Grecs de croire en l’exceptionnalisme grec. »

C’est seulement plus tard que j’ai pris conscience du fait que les républicains et les médias conservateurs s’étaient emparés de cette remarque anodine, prononcée avant tout par modestie et courtoisie, comme une preuve de faiblesse et de manque de patriotisme de ma part. Des commentateurs ont commencé à désigner mes interactions avec des dirigeants et citoyens d’autres nations comme « la tournée des excuses d’Obama », sans jamais pouvoir citer un exemple d’excuses que j’aurais présentées. De toute évidence, le fait de ne pas avoir sermonné des publics étrangers sur la supériorité américaine, sans parler de ma disposition à reconnaître nos imperfections et à tenir compte du point de vue d’autres pays, était discréditant.



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